Embaucher un premier collaborateur est une grande décision. Comment savoir si vous êtes prêt à franchir ce pas ? La consultante Marianne van der Wielen, qui s’est déjà entretenue avec des centaines d’entrepreneurs, répond aux cinq questions les plus fréquemment posées par les indépendants.
5 seuils pour un premier engagement
Imaginons que vos affaires vont bon train. Pour continuer à croître, embaucher est souvent la suite logique. Or, beaucoup d’indépendants se montrent frileux à l’idée de franchir ce pas. D’après l’experte Marianne van der Wielen, leurs principales inquiétudes sont les suivantes :
- Ma croissance actuelle va-t-elle perdurer ?
- Suis-je en mesure de payer les frais de personnel ?
- De quel profil ai-je besoin et quelles tâches vais-je déléguer ?
- Quid si le collaborateur part avec des connaissances ou des clients après son trajet de formation ?
- Ai-je bien les bonnes compétences pour être « un patron » ?
Seuil 1 : mon entreprise va-t-elle continuer à croître ?
Beaucoup d’indépendants envisagent d’embaucher quelqu’un quand ils font face à une charge de travail trop importante depuis un certain temps déjà. Mais ils veulent d’abord avoir la certitude que leurs affaires continueront à bien tourner. La plupart ne se décident à embaucher que quand il est clair que la croissance est une constante.
Marianne : « Mon conseil est d’objectiver le choix en regardant juste les chiffres : la croissance en termes de revenus, de marchés et de clients. Quelle est la marge de croissance escomptée dans un avenir proche ? Comparez ces chiffres à ceux des années précédentes. Les chiffres n’ont cessé d’augmenter ? Il est alors fort probable que cette tendance à la hausse perdurera à l’avenir. »
Seuil 2 : suis-je en mesure de payer les frais de personnel ?
Engager un collaborateur constitue un investissement important – même s’il existe des incitants fiscaux. Bon nombre d’indépendants ont besoin d’une preuve concrète de leur capacité à payer les coûts salariaux. Après avoir analysé la croissance de votre entreprise, il est utile d’examiner le coût de votre nouveau travailleur. Votre sécretariat sociale peut vous aider avec les calculs et vous dira quelle est l’option la plus avantageuse pour vous.
Marianne : « Si vous doutez que votre entreprise puisse payer les frais de personnel, vous pouvez aussi engager quelqu’un temporairement, comme un travailleur intérimaire ou un étudiant jobiste. L’inconvénient est que l’étudiant jobiste ne continuera pas forcément à travailler chez vous après ses études. Vous devrez donc de nouveau investir du temps dans la formation d’une autre personne. Il convient donc de peser le pour et le contre de cette option. »
« Une autre possibilité en cas de doute sur votre capacité à payer les frais de personnel est d’embaucher le nouveau collaborateur pour ce qu’on appelle des ‘tâches génératrices de revenus’ », poursuit Marianne. « Il s’agit de tâches répétitives qui créent un flux de revenus constant, ce qui vous assure un revenu fixe pour payer votre collaborateur. »
Un exemple : le cash-flow d’un boulanger réside surtout dans la vente de pains standards. Les produits offrant des marges bénéficiaires plus importantes sont les viennoiseries, les gâteaux ou encore les pains spéciaux. Pour une boulangerie fort fréquentée, il peut s’avérer intéressant d’embaucher un collaborateur en charge de la cuisson des pains afin d’assurer un flux de revenus stable. Le boulanger indépendant peut quant à lui se consacrer aux tâches annexes.
Seuil 3 : de quel profil ai-je exactement besoin ?
Pour un premier engagement, beaucoup d’indépendants se demandent d’abord s’ils seraient en mesure de payer les frais de personnel. Mais pour répondre correctement à cette question, il faut d’abord déterminer quelles tâches vous allez déléguer et quel profil vous recherchez. Une force administrative n’est en effet pas rémunérée de la même façon qu’un représentant commercial, par exemple.
Afin d’évaluer correctement les frais de personnel, il y a donc lieu de déterminer d’abord le profil idéal à embaucher. Votre secrétariat social pourra ainsi calculer efficacement les coûts salariaux totaux pour vous. Mais comment décider quelles tâches déléguer à quel profil ? Marianne : « Réfléchissez bien aux tâches que vous préférez continuer à assumer vous-même pour des raisons stratégiques et aux tâches que vous pourriez confier à quelqu’un d’autre. Beaucoup d’indépendants conservent le contact client direct et délèguent les tâches administratives. »
Ai-je besoin d’une aide à temps plein ou à temps partiel ?
Il y a une façon très simple pour décider si vous avez besoin de quelqu’un à temps plein ou à temps partiel : commencez par examiner les tâches que vous souhaitez déléguer à votre nouveau collaborateur, puis calculez le nombre approximatif d’heures dont vous avez vous-même besoin pour accomplir ces tâches. Tenez toutefois compte du fait que les nouveaux collaborateurs ne travaillent à plein régime qu’après une certaine période de rodage.
Vais-je opter pour un collaborateur temporaire ou fixe ?
Vous pouvez simuler les différentes options et peser le pour et le contre de chacune avec l’aide de votre secrétariat social. Un statut temporaire, comme celui d’étudiant jobiste, est financièrement plus avantageux, mais présente l’inconvénient d’induire une plus grande incertitude et de ne pas être une solution permanente.
Seuil 4 : quid si le collaborateur part avec des connaissances ou des clients ?
Il est logique qu’en tant qu’indépendant, vous vouliez d’abord savoir à qui vous avez affaire avant de confier des tâches importantes à un nouveau collaborateur. Confiez-lui dans un premier temps des tâches peu stratégiques. Dès que le nouveau collaborateur a gagné votre confiance, vous pouvez lui donner plus de responsabilité et lui confier d’autres tâches. Gardez à l’esprit que tout le monde n’a pas l’ambition de devenir indépendant. En d’autres termes, tout le monde ne s’enfuira pas avec vos connaissances ou votre clientèle.
Sondez les ambitions du candidat en lui posant les bonnes questions lors de l’entretien d’embauche. Demandez-lui quelles sont ses compétences et ses perspectives d’avenir. Quelles sont les ambitions du candidat ? Comment souhaite-t-il s’épanouir au sein de votre entreprise ? Où se voit-il dans trois à cinq ans ? Si le candidat a des projets d’avenir clairs au sein de votre entreprise, vous pouvez dormir sur vos deux oreilles.
Seuil 5 : ai-je bien les bonnes compétences pour être « un patron » ?
Un indépendant qui engage son premier collaborateur veut bien entendu être un bon employeur. Ou espère tout du moins que l’entente sera bonne. Assurez-vous un bon démarrage dès le premier screening et sondez les motivations du candidat lors de l’entretien d’embauche. Vérifiez surtout si le candidat correspond à l’ADN de votre entreprise. Vous éviterez ainsi d’engager quelqu’un qui fait certes très bien son travail, mais avec qui vous ne vous entendez pas.
Vous avez trouvé la perle rare ? Veillez alors à ce que votre nouveau collaborateur soit bien accueilli et à ce qu’il se voit attribuer des tâches clairement définies. Mais être un bon patron ne se limite bien entendu pas à cela. Quelques conseils de base pratiques :
- Examinez régulièrement l’aisance avec laquelle votre nouveau collaborateur effectue les tâches.
- Prévoyez – surtout au début – des évaluations périodiques (après trois mois, après six mois, après un an).
- Évaluez régulièrement si votre nouveau collaborateur est au bon poste.
- Accordez-lui suffisamment de confiance et offrez-lui suffisamment d’opportunités d’évolution.
- Soyez conscient du fait que vous risquez de démotiver votre collaborateur si vous gardez trop le contrôle.
Prêt pour la prochaine étape ?
Vous savez qu’une aide supplémentaire est la bienvenue au sein de votre entreprise. Quelle est alors l’étape suivante ? Pour trouver le bon collaborateur, il est essentiel :
- d’établir le bon profil de fonction ;
- de rédiger et publier une offre d’emploi ;
- de faire passer des entretiens de sélection.
Le recrutement peut prendre beaucoup de temps et n’est vraiment pas une tâche évidente. Si vous avez une charge de travail trop importante en tant qu’indépendant, il est logique que vous vouliez externaliser cette tâche. Vous avez besoin de conseils concrets ? Ou vous préférez carrément externaliser le recrutement ? Faites appel aux experts de Liantis talent services. Ils vous aideront avec tout le processus, de façon à ce que vous puissiez vous concentrer sur votre cœur de métier.
Un consultant comme caisse de résonance
Vous n’avez pas trouvé de réponse à vos questions ? Marianne et ses collègues se feront un plaisir de vous aider à trouver la meilleure solution dans votre situation. Ne restez pas avec vos questions, mais contactez-nous pour voir en quoi nous pouvons vous être utiles.