Avec un nombre record de malades de longue durée et un marché du travail tendu, chaque formule qui aide les travailleurs en incapacité de travail à reprendre le travail est précieuse. Les expressions « travail progressif », « occupation progressive » et « reprise progressive du travail » désignent toutes les trois la même chose : le travailleur reprend le travail alors qu'il est encore considéré par sa mutuelle comme malade ou inapte à travailler. Bieke Claesen, manager surveillance médicale au sein du Service externe pour la Prévention et la Protection au Travail de Liantis, apporte un éclairage sur la question.
Pas encore à 100 %
Les travailleurs qui ne sont pas encore rétablis à 100 % mais qui se sentent déjà prêts à retravailler peuvent reprendre graduellement leur rythme de travail, éventuellement dans le cadre d’un emploi adapté, et ce, grâce au système de travail progressif. La mutuelle continuera à les considérer comme malades ou en incapacité de travail. Les collaborateurs occupés dans ce système de reprise partielle du travail conservent donc le droit à une prestation de leur caisse d'assurance maladie en plus de leur salaire. La somme du revenu professionnel et de l'allocation (réduite) est toujours supérieure au montant de l'allocation perçue en cas d'arrêt de travail.
Pas de caractère obligatoire
L’occupation progressive est une option sans caractère contraignant tant pour l'employeur que pour le travailleur. En tant qu'employeur, vous n'êtes donc pas tenu d’offrir cette possibilité. Quant à votre travailleur, il peut dire s'il se sent prêt ou non à reprendre le travail de cette façon. Le système vise principalement à permettre aux travailleurs qui ne se sentent pas encore parfaitement à même de reprendre le travail à temps plein de le faire à un rythme adapté. En concertation avec le médecin du travail, ils déterminent quel travail ils peuvent effectuer et le nombre de parties de journée par semaine.
Reprise graduelle
Par ailleurs, le pourcentage de reprise progressive du travail peut évoluer tout au long de la période de reprise du travail. Le but est une reprise graduelle du travail, en fonction de l'emploi et des possibilités du travailleur. Par exemple, un travailleur peut commencer à un certain pourcentage de son temps de travail normal, puis ajouter des parties de journée tous les 15 jours ou par mois.
Du sur-mesure
Faire en sorte qu'un travailleur malade reprenne la collaboration avec ses collègues et se sente à nouveau en phase avec son lieu de travail relève du sur-mesure. Il n'existe pas de formule standard, applicable à tous les cas de travail progressif. Chaque situation de travail est différente, tout comme le contexte chez chaque employeur. Il existe aujourd'hui des postes de travail où il est très difficile de permettre à quelqu'un de reprendre progressivement le travail, tandis que dans d'autres emplois, il suffit de procéder à une petite adaptation.
Il est dès lors important que toutes les parties concernées collaborent étroitement : l'employeur, le travailleur et le médecin du travail. Ils peuvent examiner ensemble au sein de l'entreprise les possibilités existantes, ainsi que le temps et les conditions nécessaires à la reprise progressive du travail.