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The Road to Paris avec Bashir Abdi

« Entreprendre, c’est un sport de haut niveau », dit-on parfois. Et s’il fallait choisir un sport pour prolonger la métaphore, ce n'est pas de sprint mais de marathon qu’il faudrait parler. Personne n’est donc mieux placé pour évoquer le long chemin vers le sommet que Bashir Abdi, marathonien et espoir belge à une médaille olympique. Un entretien inspirant sur la persévérance, les leçons à tirer des échecs et l'importance d'avoir une bonne équipe qui vous soutient, que vous soyez athlète de haut niveau ou entrepreneur.

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Les JO chez nos voisins 

Le samedi 10 août sera le jour J pour Bashir. Aux côtés des autres marathoniens, il partira ce jour-là de l'hôtel de ville de Paris pour couvrir 42,195 kilomètres, un parcours durant lequel les coureurs passeront devant des sites historiques pour aller jusqu'au château de Versailles et retour. Après le bronze à Tokyo, nous rêvons tous d'une nouvelle médaille, d'autant plus que les JO sont organisés dans un pays voisin (et qu'il n'y a pas de restrictions liées au coronavirus comme ce fut le cas au Japon). Au cours de sa préparation particulièrement intensive – compliquée par une blessure - Bashir, toujours joyeux, a pris le temps de participer à notre podcast.

 

Stage d’entraînement en altitude

Il y a peu de chances pour que vous rencontriez Bashir Abdi à Gand ces jours-ci. A l'approche des Jeux, il s’entraîne surtout à l'étranger et plus précisément dans les hautes montagnes éthiopiennes. « Un stage d’entraînement en altitude est une méthode d'entraînement bien connue des athlètes d'endurance », explique Bashir. « Tant pour les coureurs que pour les cyclistes. On produit plus de globules rouges après un entraînement en altitude ». Et ces globules rouges sont importants pour le transport de l'oxygène dans le corps. « Une fois que vous courez à nouveau au niveau de la mer, tout devient plus facile », ajoute-t-il.

 

Réussir le temps minimum

À noter que la notion de « plus facile » est bien sûr relative. La préparation d'un marathon olympique est littéralement un long parcours. Pour être performant le jour J, une bonne préparation est nécessaire. « Pour être autorisé à participer aux Jeux olympiques, il faut d'abord réaliser le temps minimum requis, un seuil qui devient de plus en plus strict », dit Bashir en souriant. « Une fois ce temps atteint, le vrai travail commence. Pour un marathon, il faut surtout s'entraîner très longtemps. Avant, mon entraînement en altitude durait trois semaines ; à présent, c’est parfois trois mois. Pendant tout ce temps, je suis loin de ma famille. Et durant cette longue période d'entraînement, vous devez surtout essayer de rester en bonne santé et d'être au top aux bons moments. »

 

Un sport equitable

Bashir a déjà réalisé le temps minimum requis l'année dernière. Malheureusement, sa préparation a été gâchée par une fracture de stress. Il n'a donc pas pu participer à des courses pour évaluer son niveau de forme. « Ces courses sont un bon moyen pour vous tester », explique-t-il pour souligner l'importance de ces compétitions intermédiaires. « Les résultats ne mentent pas. Dans ce sens, la course à pied est équitable : vous obtenez ce que vous avez investi. Si vous vous êtes bien entraîné, les résultats des compétitions sont généralement à l’avenant. »

Rester concentré, tel est le conseil que donne d’emblée le marathonien, même si vous avez à nouveau fait un bon temps durant la préparation. « Ces courses de préparation sont bénéfiques pour la motivation, mais elles ne peuvent pas vous détourner de votre objectif final. En tant que marathoniens, nous savons qu'il s'agit d'étapes intermédiaires. Notre objectif majeur est et reste Paris. »

 

Trouver un équilibre

Pour Bashir, la préparation ne s'est donc pas déroulée comme prévu. Mais il y voit aussi quelque chose de positif : « Les revers font partie du parcours. Un sport de haut niveau sans revers n'est pas un sport de haut niveau, selon moi. Les entrepreneurs de haut niveau seront d’accord avec moi car eux aussi connaissent parfois des revers. Ce sont des défis qu’il faut relever. En tant qu'athlète de haut niveau, vous devez trouver l'équilibre entre vous entraîner de façon intensive et éviter les blessures. Je n'y suis pas parvenu. J'étais très motivé pour Paris et j'ai peut-être été un peu trop enthousiaste. Je n’ai pas pu courir mon marathon de préparation à Tokyo en mars à cause de ma fracture de stress. La rééducation a duré deux mois, mais si vous y survivez, vous en sortez plus fort, y compris mentalement. »

 

200 km par semaine 

Avoir une bonne équipe pour vous soutenir dans ces moments difficiles est essentiel, souligne Bashir. « Les gens considèrent l'athlétisme et surtout le marathon comme un sport individuel, mais je n’y arriverais pas sans mon équipe. C'est l'une des raisons pour lesquelles je m'entraîne en Éthiopie. Des centaines d'athlètes du niveau de Bashir courent là-bas, ils peuvent me pousser à réussir le temps minimum et me faire souffrir. Ensuite, il y a mon management, l'entraîneur, le kiné, le médecin... Quand je suis en Éthiopie pour m'entraîner, je cours 200 kilomètres par semaine. Cela a un effet sur le corps. Si le dimanche, par exemple, je cours 40 kilomètres, le lundi, mon corps est fatigué, mais mon planning prévoit aussi un solide entraînement. À ce moment-là, vous avez besoin d'athlètes à vos côtés, qui sont plus frais et qui peuvent être votre lièvre pendant l'entraînement. Seul, je n'y arriverais pas. Le travail d'équipe à ce niveau n'a pas de prix. Quand vous décrochez une médaille, tout le monde est derrière vous et c'est formidable. Mais pour moi, cette médaille est le fruit du travail de toute une équipe. »

 

Loin de sa famille 

Un autre aspect que les entrepreneurs reconnaîtront, c’est le fait de trouver le bon équilibre entre sa famille et son activité. Pour Bashir, il s'agit de concilier sa famille avec les nombreux sacrifices et les longues périodes d'absence. « C'est difficile », admet-il. « Chaque fois que je fais mes valises, ma fille aînée fait des bonds en criant "Je viens avec, je viens avec". Un sacrifice qui n'est pas facile, mais ça fait partie du parcours. Si je ne passe pas des mois à m'entraîner loin en dehors de ma zone de confort, je sais que je ne pourrai pas rivaliser avec les athlètes qui sont nés en altitude et qui peuvent s'entraîner là toute l'année. Si tout se passe bien et que vous atteignez vos objectifs, vous n’aurez pas fait tout ça pour rien. Mais si vous êtes blessé après un stage et qu’en plus, vous n'avez pas été présent en tant que père lorsque votre famille avait besoin de vous, là… c'est vraiment difficile. Heureusement, ils me soutiennent beaucoup. »

 

La régularité est payante

Pour conclure, notre espoir olympique donne encore quelques conseils tirés de son expérience de sportif de haut niveau aux entrepreneurs qui visent un objectif ambitieux, comme la ligne d'arrivée d'un marathon. « La chose la plus importante est de se fixer de toute façon un objectif. C'est là que tout commence. Et pour atteindre cet objectif, il faut être régulier. Beaucoup de gens essaient de faire beaucoup de choses en peu de temps, mais si vous travaillez sur le long terme, la régularité est payante. Parfois, il vaut mieux en faire un peu moins, mais être régulier. Entourez-vous également des bonnes personnes qui ont le même objectif que vous. Vous pourrez ainsi vous motiver mutuellement et vous soutenir si les choses vont un peu moins bien. Et enfin, vivez sainement. Veillez à dormir suffisamment, à manger sainement et à prendre soin de vous. »

Vous avez vous aussi parfois besoin d'un coach dans votre vie d’entrepreneur ? Liantis est à vos côtés en tant que coach entrepreneurial.

Découvrez comment nous pouvons viser l'or ensemble
Par Annelien Decan
24 juin 2024

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