Née dans une famille d’indépendants, Kristel De Grave a toujours rêvé d’être à la tête de sa propre entreprise. Ce rêve devient réalité en 2019 lorsqu’elle ouvre son propre bar à café Leonidas à Hamme. Même si elle a connu un parcours avec des hauts et des bas, elle n’a jamais regretté son choix : « Rien n’est comparable à la liberté dont vous bénéficiez. »
La pomme ne tombe jamais loin de l’arbre
« J’ai grandi dans une famille d’indépendants. Mes parents sont agriculteurs et sont également à la tête d'un petit magasin où ils vendent différents produits comme du lait, des pommes de terre et des œufs. Leur parcours m’a réellement influencée. Être sympathique en toutes circonstances avec le client et travailler d’arrache-pied mais en toute liberté », indique Kristel.
« Au final, j’ai travaillé pendant dix ans comme salariée pour arriver au poste de responsable d’agence. Vous faites ce que vous aimez mais en partie seulement. Vous n’oubliez jamais la vie que mènent vos parents qui sont leur propre patron. J’ai toujours rêvé de me lancer en tant qu’indépendante », indique Kristel.
Le chocolat, toujours un bon choix
« Ma première idée consistait à ouvrir une friterie, mon père pourrait dès lors être mon fournisseur de pommes de terre. (rires) Mais c’est une activité à faire de préférence avec un partenaire. C’est la raison pour laquelle je me suis intéressée au deuxième produit préféré de tous les Belges, le chocolat. Je recherchais le produit offrant le meilleur rapport qualité/prix et c’est à ce moment-là que mon chemin a croisé celui de Leonidas. »
« Je me suis entretenue avec la marque de chocolat pour la toute première fois en 2013. C’est un peu comparable à un entretien d’embauche, car votre affaire porte au final son nom et propose ses produits. Vous recevez en outre des informations concernant les règles à respecter, telles que les quantités d’achat minimales, la publicité, l’agencement du magasin ou encore la formation à suivre. Cet entretien était très positif, mais il m’a fallu du temps avant de me lancer car je ne trouvais pas le local approprié. Dès que je l’ai trouvé, l’architecte d'intérieur de la marque est passé et ensuite, tout s’est enchaîné à vitesse grand V. »
Des premiers mois palpitants
Pour parvenir à lancer son affaire, Kristel a connu un parcours qui n’était pas de tout repos : « Il faut trouver le bon comptable mais aussi la bonne banque, la bonne caisse d’assurances sociales ou encore le bon secrétariat social. Ce n’est en rien évident. Ce sont tous des choix importants sur lesquels il faut se pencher. Cela ne se fait pas en un tournemain. Vous vous renseignez auprès d’autres indépendants pour savoir chez qui ils sont affiliés ou avec quel comptable ils collaborent mais au final, votre secteur est tout autre et en rien comparable. J’avais décidé d’ouvrir un bar à café, mais un choix pareil s’accompagne indubitablement de tout un tas d’autres obligations. Je ne connaissais rien aux règles en vigueur dans l’horeca. »
Comment s’est donc déroulé le démarrage en soi ? « Après toutes ces préparations, je m’attendais à être soulagée dans un sens mais mes débuts ont vraiment été frénétiques. Travailler du matin au soir pour arriver à tout terminer à temps, mais rien de plus normal quand vous ouvrez tout juste votre établissement », raconte Kristel.
Liantis, vous avez dit ?
Kristel est tombée sur Liantis, un peu par hasard. « Je ne connaissais pas vraiment Liantis, car le nom était assez nouveau. J’avais toutefois entendu parler de moins bonnes expériences à propos d’autres acteurs sur le marché, cela a donc joué dans la balance. Je voulais en plus trouver une agence dans mon quartier. Je me suis donc rendue dans celle située à Saint-Nicolas, une expérience très positive. Certainement au début, lorsque j’ai dû me renseigner sur tout un tas d’éléments, ils m'ont vraiment beaucoup aidé. Il ne m’a donc pas fallu longtemps pour me décider. »
À la recherche d'un amateur de chocolat flexible
Ce qui est particulier chez Kristel, c’est qu’elle a immédiatement embauché de la main d'œuvre : un flexi-jobiste pour l’aider le samedi. « Mon mari m’a également aidé au début, mais j’ai immédiatement cherché une personne pour m’aider. Tout était nouveau pour nous aussi, ce n’était donc pas toujours facile pour cette personne non plus. » Heureusement, la recherche de flexi-jobistes s’est faite très facilement. Kristel a lancé un appel via un groupe Facebook de la région et a immédiatement eu de nombreuses réactions.
« J’ai commencé à embaucher une personne pour le samedi et fin 2019, j’ai cherché un travailleur de plus pour les périodes chargées comme les fêtes de fin d’année, Pâques, et cetera. Il m’est aussi arrivé d’occuper un étudiant jobiste de la famille. J’essaie de développer un portefeuille de travailleurs compétents auxquels je peux faire appel lorsque j’en ai besoin. Je devais également me renseigner sur la rémunération des collaborateurs, mais cela ne semblait pas être très compliqué certainement pour les flexi-jobistes », indique Kristel.
Le plus grand défi de Kristel, c’était la masse de travail administratif : « Heureusement, j’ai un comptable qui se charge de beaucoup de choses. Certaines personnes disent dans ce cas : « tu peux quand même t’en charger toi-même ? », c’est bien évidemment vrai mais à la longue, on risque de ne plus s’en sortir. Vous devez décider ce que vous voulez ou pas déléguer. Mais outre votre travail, il est également important de pouvoir passer des moments en famille », indique Kristel.
Travaux et coronavirus
Kristel n’a pas vraiment eu facile : « De gros travaux étaient en cours dans le quartier. Ils n’ont pas facilité les choses. Heureusement, la fin de l’année m’a permis de sauver les meubles. » Ensuite, c’est la crise du coronavirus qui a éclaté quelques mois plus tard. « Au début, j’ai eu très peur car cela ne fait pas un an que je me suis lancée. J’avais vraiment peur de devoir fermer définitivement mon établissement. On a d’abord fermé les portes du bar à café puisque le secteur de l’horeca y était obligé. Le magasin pouvait heureusement rester ouvert même si j’étais mitigée puisque j’ai un enfant en bas âge et il y a un risque de contamination. On remarquait aussi que les clients se faisaient plus rares car ils avaient peur d’être contaminés, mais heureusement tout a changé vers Pâques. J’ai dès lors connu une période très chargée ! J’ai également commencé à ce moment-là les livraisons à domicile. Assez de boulot donc et tant mieux car mes commandes pour Pâques étaient déjà arrivées chez moi en février. Je suis contente que les commerces peuvent à présent tous rester ouverts. Nous verrons bien comment évolue la situation. »
Un espace plus grand avec des crêpes au menu : le rêve !
Kristel lève un coin de voile sur ses plans d’avenir : « Mon magasin est assez petit. Donc s’il y a moyen, j’aimerais vraiment déménager et m’installer dans un endroit plus grand et engager plus de collaborateurs. Mais en raison de la crise, il faut attendre et voir comment évolue la situation. Je suis déjà très contente de pouvoir continuer à travailler. J’aimerais à terme évoluer et gérer une sorte de salon de thé qui propose des crêpes au menu. De préférence avec un espace de stockage pour les périodes un peu plus chargées. Il me manque en effet pour l’instant de l’espace pour stocker les marchandises. »
Un bon conseil pour d’autres entrepreneurs débutants
Kristel n’a pas eu des débuts faciles, rien n’est plus clair. Malgré les problèmes rencontrés, elle ne regrette en rien son choix :
« Rien de mieux que d’être son propre patron ! Et il vaut vraiment la peine de travailler dur puisque vous le faites pour vous. La liberté dont vous bénéficiez en vaut vraiment le coup. »
Lorsque l’on demande à Kristel de donner quelques conseils pour d’autres entrepreneurs débutants, elle ne cesse d’insister sur un point : « Collectez un maximum d'informations au préalable chez les bonnes instances. Que ce soit à propos du comptable ou de Liantis, posez un maximum de questions. Toutes ces informations veillent à vous permettre de prendre des décisions judicieuses et de collaborer avec les bonnes personnes. Une banque, un secrétariat social, ce sont tous des partenaires importants. Il vaut mieux y réfléchir un peu plus longtemps plutôt que de devoir chercher un nouveau partenaire. »