Share
Mobilité

Lire plus tard ?

Ce que vous coûtent les embouteillages en tant qu’employeur

Les moments passés dans les bouchons nous coûtent énormément d'argent. Très exactement 11,72 euros par véhicule pour une heure de pare-chocs contre pare-chocs. Une coquette somme sachant qu’à Bruxelles seulement, l’automobiliste moyen se retrouve coincé dans les bouchons pas moins de 80 heures par an. Et au bout du compte, c’est vous qui payez une bonne partie de ces coûts en tant qu’employeur.

Mobiliteit-file-kosten-werkgever

 D'après Transport & Mobility Leuven, le coût total de la problématique des bouchons s'élève à 600 928 euros par jour — un montant en hausse constante depuis quelques années. Il s’agit du reste d’estimations prudentes, qui ne tiennent compte que du temps perdu dans les embouteillages, et non pas donc des conséquences sur la santé publique et l’environnement.

Le fait que nous soyons tous coincés dans les embouteillages a cependant un effet positif. « Plus les bouchons sont longs, mieux l’économie se porte », explique Cathy Macharis, professeur de mobilité et de logistique durables à la VUB. En effet, la présence d’un nombre important de véhicules sur les routes signifie d’une part que l’activité économique est très élevée et d’autre part que la population a plus d’argent à dépenser dans ces voitures.

Que vous coûtent les embouteillages en tant qu'employeur ?

S’il est difficile de donner des montants exacts, une énumération des différents postes de frais montre clairement qu’il vaut mieux éviter que vos travailleurs perdent plusieurs heures dans leurs trajets quotidiens. Voici les coûts qui sont à votre charge :

  • Vous payez pour les heures non prestées de votre travailleur qui se retrouve coincé dans les bouchons pendant les heures de travail. L’État n’intervient pas à ce niveau, comme il le ferait en cas de maladie ou d’accident de votre travailleur.
  • Si ce travailleur transporte des marchandises, vous payez aussi pour tous ces biens immobilisés en chemin. Un camion rempli qui se retrouve à l’arrêt sur l’autoroute vous coûte donc plus qu’une simple voiture : 36,37 euros par heure perdue, pour être exact. Cette somme englobe le salaire du chauffeur tout en tenant compte aussi du retard de livraison de la cargaison.
  • Si les choses dégénèrent sur le réseau routier, on a alors affaire à un embouteillage monstre et il est fort probable que votre travailleur n’arrive jamais au bureau ce jour-là. En termes juridiques, l'on parle de « cas de force majeure », ce qui signifie que vous ne pouvez pas non plus demander à ce travailleur de laisser tomber un jour de congé en échange de cette journée de travail perdue.

Voici six solutions pour lutter contre les bouchons

Les embouteillages ne sont pas seulement préjudiciables à votre portefeuille, ils sont aussi en partie causés par les 17 % de travailleurs qui roulent dans une voiture de société. Ces dernières bénéficiant encore et toujours d’un régime fiscal et social de faveur, elles sont très controversées sur le plan politique. Il est donc grand temps d’aborder les choses sous un autre angle.

Bien entendu, les possibilités ne manquent pas pour épargner à votre travailleur le stress des bouchons et pour vous épargner les coûts y afférents. Vous ferez du même coup un énorme plaisir à l’environnement. Nous exposons ici les options les plus intéressantes.

1. Les transports en commun

Les trains présentent l’avantage de ne pas connaître de bouchons, et en général, les retards que vous subissez avec les transports en commun sont une bagatelle par rapport aux nombreuses heures de bouchon passées sur nos routes. Dans le train, vous pouvez en effet parfaitement préparer une réunion, relire un rapport ou simplement lire un livre pour vous détendre. Bref, c’est nettement moins stressant et beaucoup plus productif que d’être dans les bouchons.

Vos travailleurs restent souvent coincés dans les embouteillages, ce qui vous fait perdre un temps précieux ? Incitez-les à emprunter les transports en commun. Dans la plupart des secteurs, vous êtes néanmoins tenu d’intervenir dans les frais de déplacement domicile-travail de vos collaborateurs s’ils utilisent les transports en commun pour venir travailler.

Pour le train, votre intervention est calculée sur la base du nombre de kilomètres parcourus. Si votre travailleur vient en bus, en tram ou en métro, vous intervenez dès que la distance entre l’arrêt de départ et le lieu de travail dépasse 5 kilomètres.

 2. Le vélo

La solution la plus sportive est aussi la plus intéressante pour vous en tant qu’employeur. Si vous octroyez une indemnité vélo à votre personnel, nous n’avons que des bonnes nouvelles pour vous. En effet, une telle indemnité est fiscalement déductible à 100 % comme charge d’exploitation et est également 100 % exonérée de cotisations ONSS. Seule condition : le montant est limité à 0,23 euro/km.

Les statistiques en disent d’ailleurs long : les collaborateurs qui viennent travailler chaque jour à vélo sont moins souvent absents que leurs collègues qui viennent en voiture et ils sont même significativement plus productifs. Et si vous décidez d’aller encore plus loin en investissant dans des accessoires de vélo et une infrastructure, comme un hangar à vélos ou encore des douches, vous pouvez même déduire les coûts à 120 %.

3. Le transport collectif

Une autre solution fiscalement déductible à 120 % consiste à organiser pour votre personnel, un transport collectif jusqu'au lieu de travail. Affréter un bus entre la gare et le lieu de travail est donc très intéressant pour votre comptabilité. Si vous êtes situé au centre-ville, vous pouvez aussi organiser une navette afin d'aller chercher vos travailleurs dans un parking Park & Ride situé en périphérie de la ville.

 4. Le budget mobilité

Après de longues réflexions, le budget mobilité est enfin une réalité. Concrètement, cela signifie que le choix classique en faveur d’une voiture de société est dorénavant découragé. En lieu et place, les travailleurs se voient donner la possibilité de consacrer un budget comparable à un vélo pliant, à un abonnement de train, à une trottinette, et cetera — ou une combinaison de tout cela.

Les détails doivent encore être fixés, mais la bonne nouvelle pour vous est d’ores et déjà que le gouvernement insiste sur le fait que toute l’opération doit être budgétairement neutre pour les employeurs.

5. Le covoiturage

Le covoiturage présente l’avantage de réduire les frais automobiles ainsi que les émissions de CO2. En tant qu’employeur, vous pouvez encourager vos travailleurs à partager leur voiture personnelle, ou aller encore plus loin en prévoyant des véhicules de covoiturage. Dans ce dernier cas, vous fournissez les voitures et une carte carburant et vos travailleurs utilisent le véhicule selon leurs besoins.

Un argument de taille pour convaincre vos travailleurs : le covoiturage leur donne droit à une exonération fiscale plus importante sur l’indemnité de déplacement domicile-lieu de travail. Il suffit d’appliquer une simple règle de trois : celui qui parcourt 30 km en covoiturage gagne 321 euros. Plus vous parcourez de kilomètres, plus le montant est élevé.

6. Le télétravail

Si vous voulez vraiment remédier d’un seul coup au problème des bouchons, vous pouvez permettre à votre personnel de travailler à domicile. Les coûts supplémentaires sont minimes : chauffage, Internet et électricité, mais aussi stylos à bille, papier à lettre et autres petites fournitures de bureau. Il ne s’agit donc pas d’un investissement important par rapport aux coûts d’une voiture (carte carburant, et cetera), que vous économisez par la même occasion.

Comme vous pouvez le voir, les solutions ne manquent pas pour épargner les bouchons quotidiens sur nos routes saturées à vos travailleurs et pour vous épargner les coûts y afférents. Augmentez votre productivité, réduisez vos coûts et disposez de travailleurs satisfaits en misant sur une combinaison intelligente d’avantages et de moyens de transport.

Une meilleure mobilité pour vos collaborateurs ? Nous pouvons vous conseiller !

J’ai du temps pour une meilleure mobilité !

Anne Hallez
Par Anne Hallez
03 septembre 2019

Lire plus tard ?

Cet article vous intéresse, mais vous n’avez pas le temps de le lire maintenant ?
Saisissez votre adresse e-mail ci-dessous, et nous vous enverrons un lien pratique qui vous permettra de le retrouver rapidement.
Nous vous envoyons uniquement le lien, pas de spam.