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La parole aux entrepreneurs

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Voilà pourquoi je suis devenu freelance

Dieter D’haeyere est développeur Java et scientifique des données. Il est devenu freelance pour se consacrer pleinement à ses domaines d'intérêt. « Pour moi, la liberté n'est pas nécessairement synonyme de congés. Il s’agit plutôt de pouvoir façonner personnellement sa carrière. J’étais déjà de cet avis quand j’étais salarié. »
Daarom ben ik freelancer geworden

Dieter D’haeyere, indépendant ? Rien d’étonnant puisque c’était sa destinée. Il avait déjà trouvé un nom pour son entreprise bien avant de devenir indépendant. « J’ai opté pour le terme grec « Holos » qui signifie « ensemble », dans le sens où l’ensemble est bien plus que la somme de ses parties.

Même si ses premiers pas en tant qu’indépendant ont été brefs : « Après mes études, j’ai monté une société avec quelques-uns de mes camarades d’études mais malheureusement, l’aventure n’a pas duré longtemps. J’ai ensuite travaillé en tant que salarié », raconte Dieter.

Cela n’a toutefois pas toujours été facile.

Dieter : « J’ai dû faire face à toute une série d’éléments qui me frustraient. D’après moi, certaines personnes ne se voyaient pas offrir les bonnes opportunités même si elles avaient un bon potentiel. Certains occupaient des postes simplement en raison de la politique interne de l’entreprise, alors que d’autres collègues méritaient beaucoup plus d’être à cette place. J’avais réellement du mal à ce niveau. »

Souhaitant trouver un meilleur équilibre professionnel, il s’est ouvert à des offres de postes de salarié mais aussi de missions freelances. « Au final, j’ai opté pour une mission freelance de trois mois plutôt que pour deux fonctions salariées. Mon tarif n’était pas top mais je m’étais lancé », se souvient Dieter.


Les missions ont littéralement afflué

Une fois lancé comme freelance, Dieter n’a eu aucun mal à trouver des missions car d’après lui, il est dans un bon secteur. « Je peux facilement travailler à domicile et les missions en tant que développeur ne manquent pas. »

Pourtant, dès sa toute première mission, il a fait face au revers de la médaille : « Après six semaines, le management avait décidé de remplacer tous les freelances. Vous vous rendez compte tout d’un coup que votre contrat ne sera pas prolongé après ces trois mois. J’ai eu peur sur le coup, mais de nouvelles missions se sont immédiatement présentées à moi. » Elles lui sont souvent proposées par des recruteurs.


Les inconvénients du statut de freelance

Dieter remercie sa bonne étoile car pour l’instant, il n’a pas encore connu de « période très compliquée ». « Bien évidemment, certains projets présentaient des difficultés et dans ces cas, ce sont souvent les externes qui sont pointés du doigt. Mais là aussi, il faut remettre ces situations dans leur contexte. Une société où j’ai travaillé comme salarié, a fait appel quelques années plus tard à mes services de freelance. Il se peut que vous soyez au mauvais endroit, au mauvais moment, que vous travailliez au mauvais projet ou que vous occupiez la mauvaise fonction, mais vous ne faites pas pour autant du mauvais travail. Mes expériences ont généralement été positives, » indique Dieter.

Il ne ressent pas vraiment d’inconvénients, même s’il est clair qu’il ne faut pas sous-estimer la protection sociale d’un salarié. « En tant que salarié, vous bénéficiez souvent d’une bonne couverture maladie et vous pouvez même disposer d’une épargne-pension par le biais de votre employeur. C’est tout à fait possible en tant que freelance également, mais il faut y penser et s’en charger soi-même. »

Même si bon nombre d’indépendants en herbe renonceraient en raison de l’administration supplémentaire, cela n'effraie pas Dieter : « Si vous avez un bon comptable, tout se déroule facilement. Et les formalités administratives sont assez limitées si vous travaillez tout comme moi dans le cadre de contrats de six mois qui au final finissent par se prolonger sur plusieurs années. Il se peut que vous ayez oublié de scanner une facture ou l’autre. Mais ce n’est vraiment pas une catastrophe. »


Combien gagnez-vous en tant que freelance ?

On en vient donc à vos revenus. Il est difficile de définir les tarifs (journaliers) des freelances. Dieter l’admet : « Je ne connais pas trop les prix du marché, mais il m’arrive d’en parler avec un collègue. Vous trouverez toujours des gens qui demandent plus, mais si vos tarifs sont élevés, vous êtes aussi le premier qui valsera. Le prix n’est absolument pas l'élément le plus important pour moi. Une bonne équipe, le défi à relever... Mon objectif, c’est de développer mon affaire. »

Voilà pourquoi Dieter utilise consciemment sa liberté de freelance pour façonner personnellement sa carrière : « Durant mes premières années en tant que freelance, j’ai suivi un congrès à l’étranger sur la gestion de la chaine logistique. Ce thème n’est pas directement en lien avec ma fonction, mais je n’ai dû me justifier envers personne. Le prix du billet peut également être déduit comme frais professionnels. Vous déterminez seul ce qui vaut la peine, mais vous devez également couvrir les frais même si un congrès s'avère décevant. C’est tout bonnement impossible pour un salarié. Si vous voulez suivre une formation à 2 000 euros, votre collègue y a droit aussi, en réalité. »

Quand on lui demande quelques conseils pour les freelances débutants, Dieter répond résolument : « Lancez-vous ! Il se peut qu’un projet vous réussisse moins, mais cela fait partie du métier et ce n’est que pour une période limitée. Au final, cette expérience vous enrichit. »

 

S'il ne tient qu'à lui, freelance pour toujours

Pour Dieter, être freelance constitue la manière idéale de travailler : « La liberté dont je jouis en tant que freelance ne me donne aucunement envie en ce moment de travailler en tant que salarié. »

« Un jour, un client m’a demandé ce qui pourrait me convaincre de travailler comme salarié. « Rien », voilà ce que je lui ai répondu. - Dieter D’haeyere

« Je peux choisir ce qui m’intéresse, j’ai la liberté de suivre des formations et de voir ce qu’elles peuvent m’apporter. J’envisagerais d’arrêter mon activité uniquement si ma situation personnelle venait à changer considérablement. Mais j’espère vraiment pouvoir rester indépendant à tout jamais. »

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Florence Van Coillie
Par Florence Van Coillie
02 septembre 2021

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