Dans notre dernier épisode de « Une pause s’impose ! », le podcast de Liantis consacré à l'entrepreneuriat et au bien-être mental, nous avons interviewé Steve Declercq, cofondateur de Bizzy. Son témoignage apporte de précieux enseignements pour les entrepreneurs qui souhaitent trouver un équilibre mental dans un monde qui en veut toujours plus, plus vite et mieux.

Qui est Steve ?
À l'âge de 26 ans, Steve a déjà signé un parcours impressionnant. Fils d'indépendants – son père est garagiste et sa mère directrice de pompes funèbres –, il a baigné dans l'esprit d'entrepreneuriat dès son plus jeune âge. Sa curiosité pour les chiffres d’une entreprise l'a souvent conduit à avoir des conversations surprenantes à l’heure des repas : « On était à table dans la cuisine et j’ai dit quelque chose comme : "Maman, ta marge brute l'année dernière était de 387 000 euros". Elle m’a regardé l’air de se demander ce qui me prenait. »
Après des études en économie, Steve a fondé Pizzamatic et plus tard Bizzy, avec laquelle il a réussi à attirer 300 clients en deux ans seulement.
Quand l'ambition devient-elle une obsession ?
Steve ne cache pas les aspects addictifs de l'entrepreneuriat. « Au début, avec ces pizzas, c'était de la maniaquerie », dit-il. « Vous ne faites que rafraîchir la page des ventes, au lieu de travailler sur votre entreprise. »
Il se souvient parfaitement de sa première grande vente chez Bizzy : « Je sais que j'ai fait un high five à Henrik, nous nous sommes donné une accolade et j'étais vraiment près de pleurer. »
Mais il reconnaît que ce rush du début n’a qu’un temps : « Il faut ensuite passer à l'étape suivante. » Prendre conscience de cette dynamique l'a aidé à trouver un équilibre sain.
De 15 à 40 collaborateurs
L'un des plus grands défis de Steve a été la croissance rapide de son équipe. « Nous sommes passés de 15 personnes en début d'année à 40 », explique-t-il. « Ça m’a vraiment effrayé. »
Il se montre étonnamment pragmatique : « Nous avons réalisé cette progression sur une période de trois à six mois, sans y penser vraiment. C'était juste au feeling. »
Le résultat ? « On voit aussi des choses se briser ou voler en éclats concernant certains aspects. » Mais ce sont précisément ces difficultés du début qu'il considère comme une phase nécessaire à la poursuite du développement.
La règle des 90/10
Pour Steve, la répartition consciente de l'énergie est essentielle : « Actuellement, je me concentre à 90 % à Bizzy ». « Et les 10 % restants, je les consacre à faire des choses qui vont m’apporter un retour, me permettre de recharger mes batteries. »
Cette limite claire lui permet de rester productif : « Mes lundis et vendredis sont intenses et longs. Mais mes samedis et dimanches sont très calmes et là, je suis détendu. »
Il résume bien la situation : « Il peut y avoir un mur quelque part, mais très bien connaître le terrain sur lequel vous évoluez en tant que personne, c'est capital pour continuer à vous épanouir dans votre entreprise, votre vie privée et votre vie sociale. »
Trouver son bonheur dans un engagement maximal, pas dans les résultats
Pour Steve, le bonheur ne consiste pas à franchir des étapes de plus en plus importantes, mais à être satisfait de ses propres efforts.
« Je pense que pour moi, le bonheur, c’est d’être satisfait lorsque je porte continuellement un regard sur ce que j’ai fait. Par exemple, si je devais mourir demain, je pense que je pourrais regarder ce que j'ai fait et l’accepter. »
Quels sont les enseignements à tirer du parcours de Steve ? Ils sont au nombre de cinq :
- Reconnaître la différence entre une ambition saine et une obsession
- Oser grandir, même sans plan parfait
- Déterminer l‘utilisation de votre énergie et respecter ces limites
- Chercher le bonheur dans l'engagement maximal et pas dans les résultats
- Planifier consciemment des moments où vous laissez complètement le travail de côté