Ateliers sociaux, services de proximité, coaching, formation... : Groupe INTRO est actif dans de très nombreux domaines. L’organisation compte plus de 70 implantations en Flandre et à Bruxelles et emploie quelque 1 000 collaborateurs. Kenneth Tack, conseiller en prévention du groupe, a donc du pain sur la planche ! Plusieurs collaborateurs d’une équipe d’entretien d’espaces verts s’étant plaints de douleurs, Kenneth Tack a sollicité un Exo-Check qui a permis à cinq tailleurs de haies de travailler pendant une semaine avec un exosquelette. « S’engager tous ensemble en faveur d’un environnement de travail sûr et sain, telle est notre mission. »
Kenneth, vous travaillez depuis 25 ans déjà chez Groep INTRO. Les défis auxquels sont confrontés les conseillers en prévention ont-ils évolué depuis vos débuts ?
Certainement. Il existait déjà, à l’époque, une législation en matière de prévention et de bien-être, mais je pense que nous la prenons bien plus au sérieux actuellement. Nous disposons aujourd’hui d’un cadre législatif global que nous suivons de manière beaucoup plus stricte. On peut parfois se demander si les choses ne vont pas trop loin. De mon point de vue toutefois, cette attention renforcée pour la sécurité et le bien-être s’inscrit dans une évolution positive.
Comment définissez-vous une bonne journée de travail ?
Même si c’est un peu cliché, je dirais qu’une bonne journée est une journée sans soucis ou problèmes importants et, surtout, sans accident du travail. J’apprécie aussi de voir, lorsque je fais une visite, que les travailleurs utilisent les fiches d’instructions de sécurité et respectent certaines conventions. Je considère que nous sommes dans ce cas sur la même longueur d’onde, que nous œuvrons pour la sûreté de l’environnement de travail. C’est notre cœur de métier. En revanche, un travailleur qui ne porte pas de chaussures de sécurité peut me mettre de mauvaise humeur (rires).
Groep INTRO est-il très attentif à la prévention et au bien-être ?
La prévention et le bien-être font partie de nos priorités. Et c’est d’ailleurs nécessaire : nos collaborateurs dans les ateliers sociaux ont souvent des besoins spécifiques qui exigent une attention particulière. Sur le marché classique du travail, le personnel est en général capable de se débrouiller en se référant à un manuel. Il en va autrement pour les ateliers sociaux, où il convient de consacrer énormément de temps aux contrôles, à l’accompagnement et à la formation. Chaque lieu de travail a son propre coach, qui accompagne les travailleurs tant sur le plan professionnel que privé.
Avez-vous aussi une politique en matière d’ergonomie ?
Oui. L’ergonomie est un domaine auquel nous nous intéressons de plus en plus. Nous sommes particulièrement attentifs, par exemple, à garantir le meilleur confort d’assise dans nos bureaux. Nos collaborateurs peuvent bénéficier, après une visite chez le médecin du travail, d’un siège adapté à leurs besoins spécifiques. Nous disposons par ailleurs de certains équipements pour faciliter les opérations de levage et les travaux physiquement contraignants. Nous organisons aussi chaque année des ateliers Liantis sur l’ergonomie.
Vous avez sollicité Liantis pour l’organisation d’un Exo-Check. Pourquoi cette demande ?
Nous avons constaté, dans le cadre de la collaboration du médecin du travail de Liantis, que certaines personnes – essentiellement celles chargées de l’entretien d’espaces verts – se plaignaient régulièrement de douleurs avec, pour conséquence, un absentéisme pour cause de maladie. Pour leur faciliter le travail, nous leur avons recommandé de mieux équilibrer leurs jours de récupération, de mieux répartir le travail et d’alterner davantage les tâches. Nous essayons aussi d’intervenir au niveau de l’ergonomie. Comme la plupart des plaintes proviennent des tailleurs de haies, nous avons décidé de tester l’efficacité d’un exosquelette dans ce genre d’activité. L’Exo-Check de Liantis nous a donné une première indication sur l’utilité de l’exosquelette pour ces collaborateurs.
Comment se déroule un Exo-Check ?
La première étape consiste à effectuer une analyse approfondie des postes de travail. Quelle est la charge physique ? Quelles sont les tâches concernées ? Nous avons eu droit à une démonstration de trois heures environ durant laquelle nos collaborateurs ont été équipés d’un exosquelette pour travailler. Nous avons ensuite loué le matériel pendant une semaine – semaine durant laquelle nous avons été accompagnés par un expert en ergonomie de Liantis.
Qu’en est-il ressorti ?
L’expérience s’est avérée globalement positive. Il est très vite apparu que les exosquelettes présentaient une valeur ajoutée pour l’équipe. Ils soutenaient le dos et les bras et allégeaient de ce fait la charge. Nous envisageons d’en acquérir un ou deux l’année prochaine. C’est une décision qui ne se prend pas à la légère. L’exosquelette ayant passé haut la main la phase d’analyse et de test, nous devons maintenant évaluer quel type d’équipement répond au mieux aux besoins de nos collaborateurs.
D’après vous, les exosquelettes ont-ils un avenir ?
Certainement, surtout pour les tâches répétitives et physiquement pénibles, à condition toutefois qu’ils s’inscrivent dans une politique ergonomique plus large et mûrement réfléchie. Introduire de nouveaux équipements sur le lieu de travail est loin d’être simple. Pour intégrer un nouvel outil de ce genre, les travailleurs doivent être prêts à l’accepter. Ils doivent en comprendre l’utilité et se sentir en confiance en les utilisant. Les exosquelettes représentent un investissement important. Il est donc primordial que chacun en comprenne le bénéfice. Et c’est justement la mission dans laquelle les conseillers en prévention excellent : susciter l’enthousiasme pour renforcer la sécurité et améliorer le bien-être.