Une chaise de bureau inadaptée peut-elle effectivement causer davantage de troubles physiques ? Et ces problèmes augmentent-ils le risque de tomber malade l'année suivante ? C’est ce que le groupe de services RH Liantis a cherché à savoir en interrogeant 25 272 travailleurs sur écran dans 660 entreprises. Le constat ? Les travailleurs qui ont souffert de douleurs cervicales, lombaires et/ou d'épaules au travail au cours de l'année écoulée courent effectivement un risque accru d’absentéisme pour cause de maladie.
Une étude à grande échelle
De juin 2017 à juin 2023, le groupe de services RH a sondé, dans le cadre de son étude « Health Screen », 25 272 collaborateurs qui passent une grande partie de leur journée de travail devant leur écran d’ordinateur. Liantis aide ainsi les employeurs à respecter leur obligation de garantir le bien-être de leurs travailleurs sur écran.
Parmi les questions posées, citons celle-ci : « Quelle douleur en lien avec votre travail avez-vous ressentie au cours des douze derniers mois ? ». Les résultats de l’enquête sont surprenants. Les douleurs cervicales sont les plus fréquentes (55,1 %), suivies des douleurs lombaires (53,4 %) et aux épaules (40,3 %). Les douleurs dans le haut du dos (23,5 %) et celles au niveau des mains et/ou des poignets (20,6 %) complètent le top 5.
Il semble en outre que certains aspects du poste de travail sont clairement plus associés aux douleurs cervicales, dorsales et aux épaules. Exemples : une chaise offrant un soutien insuffisant, des accoudoirs inadaptés ou un bureau trop haut ou trop bas. « En résumé, un lien évident existe. Les personnes qui indiquent que leur chaise de bureau est mal réglée signalent aussi plus souvent souffrir de douleurs physiques », explique Stephan Tomlow, expert en ergonomie chez Liantis.
Lien avec l’absentéisme pour maladie
Jusqu’ici, rien ne permettait d’affirmer qu’un bureau mal réglé et les douleurs physiques signalées par les collaborateurs par la suite pouvaient être à l’origine d’une absence pour maladie l’année suivante. « Nous avons donc décidé avec Liantis d’analyser de plus près ce lien de cause à effet. Par le biais de cette étude, nous voulions donc démontrer qu'il existe non seulement un lien entre l’ergonomie et d’éventuelles douleurs physiques, mais aussi que ce lien est également lié à l’absentéisme pour maladie », poursuit Stephan Tomlow.
L’analyse effectuée permet de tirer quelques conclusions étonnantes :
- Les personnes qui indiquent avoir souffert de douleurs aux épaules, cervicales ou lombaires au cours des douze derniers mois ont nettement plus de risques de s’absenter du travail l’année suivante. Ce risque augmente de 7,7 % chez les personnes qui ont des douleurs cervicales et aux épaules et de 6,4 % chez celles souffrant de douleurs lombaires.
- Certains aspects mal configurés du poste de travail, tels que le réglage des accoudoirs, la hauteur de l'écran et la position de lecture, sont directement liés à l'absentéisme pour cause de maladie au cours de l'année suivante. Lorsque la position de lecture est bonne, le risque d’absentéisme pour maladie diminue de pas moins de 35,9 %.
« Cette étude révèle donc que ces douleurs et certains aspects du poste de travail sont effectivement associés à un risque plus élevé d’absentéisme pour maladie », conclut Stephan Tomlow de Liantis. « Cette étude prouve que les investissements dans l’ergonomie au travail ne sont pas un luxe ni une simple stratégie d’employer branding. Notre étude montre clairement qu’investir dans l’ergonomie a un impact positif sur l’absentéisme pour maladie dans votre entreprise, ce qui profite tant aux travailleurs qu’aux employeurs. Quoi qu’il en soit, Liantis poursuivra ses recherches sur les liens établis dans un avenir proche. »