Lancer sa propre entreprise avec des personnes qui partagent les mêmes idées est un défi de taille. Vous pouvez même devenir une entreprise sans en être vraiment conscient. Voilà en quelques mots l'histoire de Dexxter. Trois personnes partageant les mêmes idées – Giel le comptable, Robbe le jeune diplômé et Stan l'étudiant entrepreneur – voulaient répondre à un besoin réel : développer une application comptable spécifique pour les entreprises individuelles. Dans ce Kraakhelder, Stan De Pauw raconte comment Dexxter a évolué en trois ans pour devenir une équipe de douze personnes qui aide actuellement 6 500 clients. Un parcours semé de hauts et de bas, d'essais et d'erreurs, et le pouvoir d’attraction d'une start-up.
L'histoire de Dexxter a commencé il y a trois ans avec un problème clair : beaucoup de petits entrepreneurs, d’indépendants en activité complémentaire et d'étudiants entrepreneurs avaient du mal à gérer efficacement leur comptabilité. Stan, l'un des fondateurs, a contacté Robbe par l'intermédiaire de son comptable Giel, également cofondateur, et ils ont décidé ensemble de créer une solution. Ce qui était au départ un petit projet pour les clients de Giel a rapidement évolué pour devenir une idée offrant un potentiel national. Le passage au prototype a été un succès. Et une étude de marché approfondie a clairement révélé que le besoin n’existait pas seulement dans leur propre région.
L'embauche du premier collaborateur a aussi constitué une grande étape : Dexxter n’était plus un « projet » mais une entreprise à part entière. Stan reconnait qu’il n'y avait pas un grand plan d'ensemble à la base. « Nous avons tout fait nous-mêmes, mais nous sommes arrivés à un point où nous avons dû reconnaître que nous n'étions pas aussi bons dans tout. » Du fait de cette prise de conscience, ils ont commencé à élargir systématiquement leur équipe, en tenant toujours compte de ce dont l’entreprise avait besoin à tel ou tel moment.
Ils ont eux-mêmes fait l'expérience des besoins changeants d’une organisation. « Vous recrutez une personne pour un rôle déterminé. Par exemple, nous travaillons d'une étape à l'autre et nous savons de quel profil nous avons besoin pour une étape spécifique. Mais une fois cette étape franchie, il est possible que vous ayez besoin d'un autre profil pour l'étape suivante ou que la personne ait besoin de qualités différentes. Nous avons peut-être sous-estimé cet aspect au début, de sorte que nous avons parfois engagé des personnes qui ne pouvaient pas évoluer au sein de l'entreprise. » Nous avons tiré une leçon importante de notre expérience: recruter les bonnes personnes, ce n’est pas seulement examiner ce que les personnes peuvent faire à ce moment-là, mais aussi comment elles vont pouvoir évoluer dans la dynamique de changement rapide d'une start-up.
Stan partage un conseil précieux : l'importance d'avoir des valeurs d'entreprise claires. Au départ, des valeurs comme la « communication ouverte » et « l'ownership » semblaient un peu vagues à l'équipe, mais le fait de les concrétiser et de les intégrer dans le processus de recrutement leur a permis d’ancrer leur culture. « Nous recherchons des personnes qui veulent faire la différence et qui sont prêtes à contribuer à bâtir notre histoire », dit-il encore.
Cette approche axée sur les valeurs est également une carte que Dexxter joue dans le cadre de son recrutement. « Les nouveaux collaborateurs choisissent sciemment l'aventure et le défi de travailler dans une start-up », explique Stan. « Cela signifie qu'ils ne regardent pas uniquement le salaire, mais aussi les possibilités de faire la différence et d'avoir un réel impact. Notre équipe est constituée de personnes qui ont pris la décision délibérée de quitter la grande entreprise où elles travaillaient parce qu'elles cherchaient plus d'engagement et d’« owernship ». Cette culture de la responsabilité, du retour d'information ouvert et de la volonté marquée de progresser permet à Dexxter de continuer à se développer, malgré les défis liés à chaque nouvelle étape. »
En raison de la forte croissance que Dexxter a connue, elle a dû recruter de façon énergique. Sa stratégie de recrutement a évolué avec sa croissance. Au début, l'entreprise s'appuyait essentiellement sur son propre réseau. « Nous avons recruté beaucoup d'amis et de connaissances, et cela nous a bien réussi », explique Stan. Mais il se rend compte que cette stratégie comporte aussi des pièges.
Pour des profils spécifiques, tels que les experts en informatique, ils font désormais appel à des recruteurs externes, ce qui est nécessaire sur un marché concurrentiel, selon Stan. « Nous ne pouvons pas garantir aux informaticiens les mêmes conditions que les grandes entreprises de consultance. Par contre, nous leur offrons la possibilité de contribuer à un projet qui fait vraiment la différence. »
« Pour une entreprise, passer de 30 à 50 collaborateurs n'est pas un objectif en soi », dit encore Stan. « Notre seul objectif, c’est d'aider le plus grand nombre possible de personnes dans leur démarche entrepreneuriale. Nous sommes trois entrepreneurs et certainement pas trois managers. Nous avons certes parfois l'impression d'arriver à cette intersection. Pour l'instant, nous nous en sortons bien, car les personnes qui nous rejoignent recherchent fortement cet esprit d'entreprise. Je suppose que dans une prochaine phase, il faudra peut-être gérer cela différemment. »
Mener des négociations salariales et élaborer une politique salariale sont deux autres défis auxquels les entrepreneurs débutants sont parfois confrontés. « Au début, on procède sans avoir une stratégie salariale mûrement réfléchie », se souvient Stan. « Vous voulez absolument embaucher quelqu'un, vous l’interrogez sur ses conditions actuelles et vous y ajoutez symboliquement une centaine d'euros. Vous pouvez procéder ainsi une ou deux fois pour des profils différents, mais une fois que vous êtes au sein d'une équipe de personnes dont les profils et les compétences sont similaires, une sorte de politique objective devient nécessaires. Pour éviter de payer trop, il faut une grille de salaires qui constitue une base lors des négociations salariales, mais aussi lors des évaluations, par exemple.
Stan est heureux de partager pour conclure quelques conseils pour les entrepreneurs qui sont sur le point d’embaucher leur premier salarié :