« Veiller à sa posture », c'est là ce que la plupart des gens associent au mot « ergonomie ». Mais ce terme signifie bien plus que cela. Nous nous sommes entretenus avec notre expert Stephan Tomlow au sujet de la nouvelle législation en matière d'ergonomie et des raisons pour lesquelles elle revêt une telle importance, surtout à la lumière des chiffres en hausse des maladies de longue durée en Belgique. Ce blog répond aux questions les plus fréquemment posées par les employeurs et les entrepreneurs concernant l'ergonomie au travail.
L'ergonomie consiste à adapter le lieu de travail, l'environnement de travail et les produits de travail aux personnes, dans le but de garantir la santé et la sécurité de ces personnes, mais aussi d'optimiser la productivité, l'efficacité et la convivialité des produits.
Cela signifie que des mesures sont prises de manière active dans les entreprises pour prévenir les troubles physiques, tels que les problèmes de dos et de cou. Il peut s'agir de postes de travail adaptés, de sièges ergonomiques ou d'outils destinés à réduire les mouvements répétitifs.
Un chiffre frappant : un tiers des malades de longue durée en Belgique restent à la maison en raison de troubles physiques, tels que des douleurs au niveau du dos, de la nuque et des épaules. Bien que les problèmes d’ordre mental (comme le burn-out et la dépression) représentent également une part importante des cas de maladie, il est important de se pencher sur l'impact des troubles physiques, en particulier dans les secteurs où le travail pénible est la norme.
La législation relative à l'ergonomie a été remaniée en mai 2023. Auparavant, il existait déjà des règles concernant la manutention de charges (soulever, tirer, pousser...), le travail sur écran et le travail en position debout. Ces règles sont maintenues, mais l'accent est dorénavant étendu à un éventail plus large de troubles physiques. Un ajout important : l'ergonomie est désormais explicitement définie comme étant l'adaptation du travail à la personne et non l'inverse.
Chaque fois qu'un poste de travail est modifié ou modernisé, une évaluation ergonomique est désormais obligatoire. Cette règle vaut aussi bien pour les environnements de bureau (par exemple, de nouveaux sièges de bureau) que les environnements de production (par exemple, une nouvelle ligne de production ou le réaménagement d'un espace de travail).
De plus, vous devez à présent mettre à jour votre analyse des risques chaque année. Pour certains secteurs, comme le travail sur écran, il est déjà obligatoire de procéder tous les cinq ans à une analyse. Celle-ci est désormais exigée chaque année pour tous les lieux de travail.
Bien que les nouvelles règles puissent alourdir la charge administrative, il est essentiel de comprendre qu’investir dans l'ergonomie est payant à long terme. En réduisant les problèmes physiques chez les collaborateurs, vous contribuez à une meilleure productivité et à un environnement de travail plus sain. En effet, les collaborateurs qui se sentent bien dans leur peau sont non seulement plus heureux, mais aussi plus efficaces.
L'employeur est responsable de l'analyse des risques et des mesures éventuelles à prendre. Dans les petites entreprises, il peut s'agir du conseiller en prévention interne de l'employeur, tandis que les grandes ont souvent un conseiller en prévention distinct. Si nécessaire, les entreprises peuvent faire appel à des services externes, tels que les conseillers en prévention ergonomique de Liantis.
La nouvelle législation sur l'ergonomie donne aux entreprises des bases claires pour rendre les lieux de travail plus sûrs et plus sains pour leurs collaborateurs. Il s'agit là d'une évolution importante et nécessaire dans un contexte où les chiffres des malades de longue durée sont en hausse constante. Les évaluations ergonomiques et l'analyse des risques annuelle requièrent certes du temps et des efforts supplémentaires. Mais au final, ces mesures sont bénéfiques pour la santé de vos collaborateurs et de votre entreprise.