Politique du personnel

Mon travailleur ne va-t-il pas me voler mes clients ?

Rédigé par Inge Logghe | 28 octobre 2019

L’embauche d'un travailleur crée une nouvelle dynamique au sein de l’entreprise. Vous devez l’accompagner, collaborer et évoluer ensemble. Et pour mener le tout à bien, il faut se faire confiance. Mais comment s’assurer que votre travailleur ne va pas vous voler des informations importantes, voire des clients ?

Le scénario du pire

Imaginons que vous recrutiez un collaborateur, que vous le formiez et qu’il vous quitte juste au moment où il devient enfin rentable. Et dans des cas très exceptionnels, il peut même s’en aller avec quelques clients. Voilà le scénario du pire qu’aucun dirigeant d’entreprise ne souhaite connaître. Heureusement, il reste rare et peut même être évité.

Tout commence en réalité dès l’entretien d'embauche. Demandez les plans d’avenir du candidat :

  • Où se voit-il dans x années ?
  • Quels sont ses attentes ?

Si la personne dit clairement que son avenir se trouve au sein de votre entreprise, voilà déjà une bonne chose. Si vous avez déjà recruté un travailleur, il est important d’en faire le suivi :

  • Comment se sent-il au sein de l’entreprise ?
  • Comment a-t-il évolué au cours des premières semaines ou des premiers mois ?

Confiez-lui dans un premier temps, des tâches moins stratégiques. Une fois que vous avez toute confiance en lui, élargissez l’ensemble de ses tâches.

 

Motivé ? Bien sûr !

Votre travailleur commence sa nouvelle fonction plein de motivation. Veillez à ce qu'il reste enthousiaste et motivé après les premiers mois. Vous pouvez vous y prendre de deux manières différentes :

  • RH douces : facteurs interpersonnels (motivez votre collaborateur pour qu’il reste, veillez à ce qu’il puisse continuer à évoluer, donnez-lui l’opportunité de suivre des formations, permettez-lui de se développer) ;
  • RH dures : facteurs professionnels/administratifs (package salarial intéressant, jours de congé supplémentaires, assurance hospitalisation et autres avantages).

Peu de personnes voudront travailler pour un salaire qui n’en vaut pas le coup. Demandez donc conseil à votre secrétariat social de manière à proposer un salaire pas trop bas mais pas trop élevé non plus. L’effet motivant d'un salaire élevé n’est par ailleurs que temporaire. Veillez donc à ce que votre collaborateur ait d’autres raisons de rester dans votre société.

Les travailleurs préfèrent rester dans une entreprise disposant d’une bonne politique relative aux RH douces plutôt que dans une société appliquant une bonne politique relative aux RH dures. Autrement dit : un travailleur qui perçoit un salaire élevé a tendance à plus souvent quitter l’entreprise s’il ne s’entend pas avec son employeur, qu’un travailleur avec un salaire moins élevé qui s’entend bien avec son employeur.

Disposez-vous d'un collaborateur motivé avec qui vous vous entendez bien ? Génial ! Si vous faites appel à cette motivation, la situation peut être positive tant pour vous que pour votre collaborateur. Cette collaboration ira peut-être plus loin ? Un nouvel associé pour votre société ? Un futur repreneur ?

 

Des frustrations ? Non, merci !

Pourquoi êtes-vous devenu indépendant ? Est-ce en raison de frustrations concernant votre employeur ? Veillez à ne pas créer ces même frustrations.

  • Mettez-vous donc à la place de vos collaborateurs : « comment était-je comme travailleur ? »
  • Faites de l’introspection : « quel type de supérieur hiérarchique suis-je ? »

Adaptez votre style de leadership à votre/vos collaborateur(s) ou à la situation. Le leadership directif (délégation de tâches, concertation limitée, voire inexistante) n’est pas adapté à chaque situation professionnelle. Ce style de leadership s’applique parfaitement si vous employez des menuisiers. Il peut peut-être donner lieu à des frustrations si vous dirigez une équipe de concepteurs d'intérieur.

Veillez en tant qu’employeur à ce que les tâches proposées à votre travailleur restent suffisamment intéressantes pour qu’il reste dans votre société. Donnez-lui la possibilité de continuer à développer et à mettre à profit ses compétences. Identifiez le talent de votre collaborateur et adaptez ses tâches si possible.

Le jeune homme est-il un génie des réseaux sociaux ? Nommez-le responsable de la page Facebook de votre entreprise. Votre collaborateur se sentira valorisé tout en étant heureux de pouvoir faire usage de son talent.

Vous occupez un collaborateur qui a le potentiel de lancer sa propre entreprise ? Nommez-le par exemple coassocié ou proposez-lui des actions. Il a ainsi tout à gagner si l’entreprise continue son expansion.

Un employeur qui écoute les opinions de ses travailleurs, qui prend en considération leurs propositions, qui considère leurs inquiétudes et qui offre des défis, crée des travailleurs enthousiastes. Une collaboration solide entre le supérieur hiérarchique et le collaborateur résulte en une amélioration des prestations. Cela ne fera que développer votre entreprise. Les travailleurs qui se sentent valorisés au sein d'une entreprise florissante, ne partiront pas sur un coup de tête.