Politique du personnel

Une voiture et un abonnement ? C'est possible grâce au nouveau budget mobilité

Rédigé par Tina Janssens | 18 octobre 2018

Pas moins de 500 000 voitures de société circulent sur les autoroutes belges — ou plutôt : sont à l’arrêt. Néanmoins, 65 % des travailleurs souhaitent que leur employeur prenne plus d’initiative afin de stimuler le covoiturage ou le télétravail. Le gouvernement œuvre dès lors à rendre les alternatives fiscalement plus intéressantes. Nous vous guidons à travers les possibilités qu'offre le budget mobilité.

Les faits concrets

Les chiffres ne mentent pas. Pas moins de 46 % des entreprises ont des travailleurs régulièrement coincés dans les bouchons ; à Bruxelles, ce chiffre grimpe même à 75 %. Eh oui, ce sont trois quarts des travailleurs qui voient défiler les minutes pare-chocs contre pare-chocs. En revanche, 40 % des entreprises sont difficilement accessibles en transports en commun, et 20 % ont déjà perdu le candidat idéal à un poste à cause de la difficulté d’accéder au lieu de travail.

Cela ne peut pas changer du jour au lendemain, surtout pas tant qu’une Audi avec carte carburant est perçue comme un signe extérieur de richesse par le travailleur. Mais la situation se renverse peu à peu. La taxation plus lourde des véhicules de société instaurée par le gouvernement Di Rupo a été une première étape, mais cela n’a pas empêché 20 % des entreprises d’étendre encore leur flotte de voitures de société. L’étape suivante est intervenue cette année sous la forme de l’allocation de mobilité et du budget mobilité.

Allocation ou budget ? 

Comment ça ? Ce n’est pas la même chose ? Eh bien, non. L’allocation de mobilité est plus connue sous le nom de « cash for car » : un travailleur restitue sa voiture de société en échange d’une allocation qui est taxée plus ou moins de la même manière que le véhicule. Pour le budget mobilité, il s’agit en revanche d’un libre choix. Dans le cadre de son enveloppe salariale, le travailleur se voit allouer un budget qu’il peut dépenser dans toute une série de solutions de transport. Il peut décider de le consacrer à une voiture de société, mais ce n’est pas forcément le choix tout désigné.

Le budget mobilité repose sur trois piliers que vous pouvez combiner :

  1. Vous choisissez une voiture de société plus écologique.

  2. Vous optez pour des moyens de transport durables comme le vélo, les transports en commun, l’autopartage ou le covoiturage.

  3. Vous convertissez le montant restant en salaire.

La combinaison d’une voiture de société écologique et d’un abonnement de train à temps partiel ou d’un montant restant net sur le compte est donc parfaitement possible. Contrairement au système « cash for car », le budget peut aussi être octroyé à un travailleur qui n’a pas encore de voiture de société (mais qui y avait droit).

Et en pratique ? Encore un peu de patience !

Si le budget mobilité est devenu loi le 31 mars 2018, les textes de loi ne sont pas encore tous au point. En d’autres termes : les détails sont encore flous. Bon à savoir : le système « cash for car » et le budget mobilité sont uniquement possibles pour les entreprises qui proposent des voitures de société depuis au moins trois ans ainsi que pour les start-ups.

Dans le cadre du « cash for car », le montant de l’allocation correspond à 20 % du 6/7e de la valeur catalogue de la voiture de société à l’état neuf, et à 24 % en cas de carte carburant. Quant au budget mobilité, il est calculé sur la base du coût réel de la voiture de société pour l’employeur (y compris carburant, assurance, entretien et taxes). Vous trouvez que tout cela manque de concret ? Faites vous-même le calcul.

Les travailleurs peuvent bien entendu insister auprès du patron, mais la décision d’introduire ce système revient au final à l’employeur. Il peut être introduit directement à l’échelle de toute l’entreprise, mais il est aussi possible de commencer avec un département donné ou une catégorie spécifique de travailleurs.

Détail important : le système ne crée aucun droit pour le travailleur. Si vous préférez par exemple que votre représentant arrive chez des clients potentiels au volant d’une voiture plus chère, vous pouvez lui refuser un budget mobilité. Au jour d’aujourd’hui, une voiture onéreuse est encore souvent associée à la réussite ; peut-être est-ce aussi la perception de vos clients.

 

Une meilleure mobilité pour vos collaborateurs ? Nous pouvons vous conseiller !