Politique du personnel

Plutôt deux roues que quatre : les avantages d’aller travailler à vélo

Rédigé par Tina Janssens | 19 novembre 2019

Les voitures de société ont longtemps été la « vache sacrée » des trajets domicile-lieu de travail en Belgique. Elles étaient fiscalement intéressantes pour les employeurs et avaient une grande valeur émotionnelle pour les travailleurs. Mais aujourd’hui, les choses commencent tout doucement à changer. Le gouvernement s’attelle à accroître les avantages fiscaux du vélo pour les employeurs, et les travailleurs se sentent de plus en plus attirés par l’idée de faire les trajets quotidiens cheveux au vent.

Tous sur les pédales ? 

C’est plutôt une évidence, mais à vélo, on ne se retrouve pas coincé dans les bouchons. Les travailleurs qui viennent au travail à vélo arrivent donc plus souvent à l’heure et commencent leur journée sans énervement. Une étude montre qu’ils sont 50 % moins stressés que les travailleurs qui viennent en voiture mais aussi — fait étonnant — que ceux qui empruntent les transports en commun. Les retards de train ou les correspondances ratées sur le trajet du retour sont manifestement aussi une source de frustration. Les déplacements à vélo se font de porte à porte, et le fait de savoir que vous avez la maîtrise du trajet, sans devoir faire face à des imprévus, procure un sentiment de liberté ultime.

Cela se reflète directement dans les statistiques sur l’absentéisme pour maladie. En effet, le nombre moyen de jours d’absence chez les travailleurs qui viennent à vélo est de 7,4 jours par an, contre 8,7 jours pour les autres travailleurs. Par ailleurs, la proportion de travailleurs qui ne sont jamais absents pour cause de maladie est beaucoup plus élevée chez les collaborateurs qui viennent travailler à vélo. Même si d’autres raisons peuvent jouer ici : ces travailleurs ont-ils peut-être un mode de vie plus sain ou pratiquent-ils d’autres activités physiques en plus du vélo. Mais ajoutez à cela les heures gagnées que les travailleurs passent au travail plutôt que dans les embouteillages — sachant qu’en tant qu’employeur, vous ne pouvez réclamer aucun dédommagement pour les heures perdues dans les bouchons, étant donné qu’elles constituent une force majeure —, et le calcul est vite fait. Investir dans des collaborateurs qui viennent travailler à vélo est financièrement intéressant pour les entreprises.

Les avantages fiscaux

Une indemnité vélo est fiscalement déductible à 100 % comme charge d’exploitation et 100 % exonérée de cotisations ONSS, à raison de 0,23 € par kilomètre. Et si vous libérez aussi une partie du parking pour installer des emplacements pour vélos ou un hangar à vélos, vous pouvez déduire les coûts d’infrastructure à 120 %. Idem si vous investissez dans une douche ou des vestiaires, ce qui vous permet en tant qu'employeur de donner un signal clair.

Tout le monde à vélo

Passer d’une flotte de voitures à une flotte de vélos ne se fait évidemment pas du jour au lendemain. Dans beaucoup d’entreprises, seuls quelques pionniers se rendent chaque jour au travail de façon non motorisée. Et pourtant, le vélo n’est pas forcément l’apanage des férus de sport. Le vélo électrique a le vent en poupe et son coût se démocratise peu à peu. Et pour les plus longues distances, il y a les « speed pedelecs ». Pour ceux qui ne connaissent pas encore, un pedelec est un vélo électrique qui peut atteindre une vitesse de 45 km/h, au lieu de 25 km/h pour un vélo électrique classique. Depuis 2018, les vélos électriques bénéficient du même traitement fiscal que les vélos ordinaires.

Quelles sont les possibilités pour encourager vos travailleurs à venir travailler à vélo ?

  • Option un : prévoir l’indemnité vélo et la stimuler en interne. Dans la plupart des secteurs, contrairement à l’intervention dans l’abonnement social, vous n’êtes pas obligé de payer une indemnité vélo en tant qu’employeur. Mais c’est un moyen de faire la différence, et vos collaborateurs peuvent simplement venir travailler en utilisant leur propre vélo.
  • Option deux : l’achat groupé. Dans ce cas, vos travailleurs paient toujours leur vélo eux-mêmes, mais vous pouvez négocier un bon prix et un bon service pour eux.
  • L’option trois paraît plus radicale, mais ce n’est pas forcément le cas : c’est l’achat d’entreprise. Vous achetez des vélos en tant qu’entreprise et vous les mettez à la disposition de vos travailleurs — en retenant un montant sur leur salaire brut. Dans ce cas, vous supportez les coûts en tant qu’employeur, mais l’achat est déductible à 120 %. Il s’agit en fait d’un achat à coût neutre, car vous remboursez de manière échelonnée via une retenue sur le salaire brut. L’entretien, l’assurance et l’assistance peuvent même être inclus sur la facture. Rien que de bonnes nouvelles pour votre comptabilité, donc.
  • Option quatre : le leasing vélo. Vous bénéficiez alors pour l’essentiel, des mêmes avantages que dans le cas d’un achat, mais les vélos restent au bilan de la compagnie de leasing. Le prix de leasing mensuel inclura normalement aussi la TVA, l’amortissement, l’entretien, l’assurance et l’assistance. Et le vélo peut être racheté à la valeur résiduelle.

L'avenir a deux roues

Le gourou de la mobilité allemand Lukas Neckermann explique dans The Mobility Revolution que nous sommes à la veille d’une révolution qui peut être aussi profonde pour le monde du travail que l’informatisation. Fait notable : il voit dans cet avenir non seulement des systèmes d’autopartage, des avions électriques et des voitures autonomes, mais il cite aussi le vélo en tant qu’élément clé de la ville de demain. Les vélos ne prennent qu’une fraction de l’espace, sont maniables et relativement bon marché sans oublier qu'ils améliorent aussi la qualité de vie des travailleurs sans leur faire perdre du temps. Et qui de nos jours ne voudrait pas d’une image fraîche et verte pour son entreprise ?

Une meilleure mobilité pour vos collaborateurs ? Nous pouvons vous conseiller !