« J’ai l’entrepreneuriat dans le sang. » C’est souvent ce que disent les indépendants débutants, mais vous ne l’entendrez jamais dans la bouche d’Annelin Marien qui est elle aussi pourtant une jeune freelance.
« Je sais que ce n’est peut-être pas très glamour, mais je me suis lancée par nécessité et non pas par conviction ou en raison d’un sens inné. »
Journaliste régionale pour Het Laatste Nieuws, Annelin s’est retrouvée au sein d’un secteur où les collaborateurs fixes devaient de plus en plus souvent faire place aux freelances. Et c’est particulièrement vrai pour les journalistes.
« Au début, j’avais vraiment peur. Ouille, je dois devenir indépendante. Avec que des avantages pour DPG Media et que des inconvénients pour moi. Pas de pension, pas de pécule de vacances, pas de congé payé. Mais au fil du temps, j’ai également entrevu les points positifs. La liberté dont je bénéficie par exemple. Je peux parfaitement prendre un long week-end de temps en temps, mais en effet sans bénéficier de congés payés. Bien s’entendre avec ses collègues, voilà tout ce qui compte dans ce cas-ci. Le fait de pouvoir combiner différents emplois constitue également un énorme avantage. »
Depuis l’année dernière, Annelin donne également cours. Elle donne des cours de paysage médiatique à la haute école Artesis Plantijn à Anvers. « Ils étaient à la recherche d'une personne avec de l’expérience sur le terrain. C’est ainsi qu’ils se sont adressés à moi. Je donne également cours de néerlandais depuis tout récemment. Mon emploi à la haute école est idéal d’après moi pour voir si je suis faite pour ça. »
Le nombre d’heures de cours reste suffisamment limité pour qu’Annelin soit considérée comme indépendante à titre principal. Elle consacre donc la majeure partie de son temps au journalisme. Cette vocation est apparue pour la toute première fois durant ses études Langues et Littérature (néerlandais-espagnol) et a continué à se façonner lors d’un ManaMa en journalisme.
« Après avoir suivi des stages à la VRT et chez Flair, et travaillé à mi-temps chez ATV, j’ai terminé chez Het Laatste Nieuws. En tant que journaliste régionale pour couvrir les zones d’Anvers, de Nijlen et de Zandhoven. Ce n’était peut-être pas tout à fait ce dont je rêvais au début de mes études - couvrir les nouvelles pour la VRT et devenir une célèbre journaliste - mais depuis, je me suis totalement réconciliée avec cette idée. J’adore réellement ce travail et j’en apprends encore tous les jours. Un jour, mon article traite d’un nouveau restaurant et le lendemain, il parle de politique ou d’une piste cyclable qui demande d’être rénovée de toute urgence. Cette diversité me stimule et me rend plus attentive. Pour l’instant, la situation actuelle me convient donc parfaitement. Je travaille très souvent à domicile, ce que j’adore tout simplement. Je vois mes collègues autour d'un verre après le boulot. Ou alors lors de notre journée de rédaction facultative. Elle a vu le jour à cause du coronavirus, car tout le monde était un peu à cran à domicile. Je participe par ailleurs aussi souvent à des moments de presse. Au service de HLN depuis seulement deux ans et demi, tout est encore nouveau et passionnant pour moi. Je suis jeune et je verrai bien ce que me réserve l’avenir. »
Annelin s’y connaît en beaucoup de domaines, et cela ne devient que plus évident quand elle aborde sa troisième activité professionnelle. Avec sa sœur Jannike, elle gère la boutique en ligne Olla. Un nom qu’elles ont emprunté à leur patrie.
« Nos parents sont d’origine belge, mais ils ont vécu un moment en Norvège. Ma sœur et moi, nous y sommes nées toutes les deux et c’est aussi pour cette raison que nous avons reçu un prénom « scandinave ». Nous nous sommes fait un plaisir de suivre cet exemple et avons donc donné un nom scandinave à notre boutique en ligne. »
Même si cette idée est née à la mi-2020, c’est en mars 2021 qu’Annelin et Jannike ont lancé Olla.
« C’était en partie en raison du coronavirus. Ma sœur venait de terminer ses études et elle était quelque peu indécise quant à sa carrière professionnelle. Ce n’était pas la période idéale pour trouver un emploi, je lui ai donc demandé ce qu’elle ferait si elle gagnait au Lotto. « Ouvrir un magasin de vêtements », voilà ce qu’elle m’a répondu et là, je me suis rendue compte qu’il ne fallait peut-être pas attendre de gagner au Lotto. Bon, à la limite peut-être pour ouvrir un magasin physique mais certainement pas pour une boutique en ligne. J’ai moi aussi été conquise par l’idée, nous avons donc joint le geste à la parole et il n’a plus fallu longtemps pour que tout s’enchaîne. Une boutique en ligne ne demande pas une tonne de travail par ailleurs. Il suffit de choisir des vêtements chez un détaillant, de jouer au mannequin et de mettre le tout en ligne en vue de vendre la marchandise. Nous n’avions pas de très grandes aspirations financières, c’était plutôt un hobby. »
Variétés et possibilités de choix, voilà les mots clés pour Annelin. Pour sa part, elle continuera à combiner ses trois activités pendant encore des années. Elle s’estime heureuse de ce qu’elle a pu accomplir jusqu’à aujourd’hui, et elle sait très bien que le secteur dans lequel elle est active, l’a aidée inconsciemment.
« Car comme indiqué, c’est la tendance du monde du journalisme d’aujourd’hui mais aussi parce que, dans mon cas, nous n’avions pas réalisé de trop gros investissements. Pour moi, le fait de me lancer comme indépendante était une étape relativement sûre. Je recommanderais donc à toute personne se trouvant dans la même situation que moi de se lancer tout simplement. Mon démarrage s’est déroulé assez bien dans l’ensemble, grâce à l’aide bienvenue de Liantis et de mon comptable. Je n’ai malheureusement jamais suivi de cours d’économie durant mes études, un accompagnement professionnel dans ce cadre n’est donc certainement pas du luxe. Inconsciemment, je suis tout d'un coup devenue une vrai entrepreneuse. Je suis réellement fière d’avoir fait tout ce chemin, même si à l’heure actuelle, je ne sais vraiment pas où cela me mènera au final. »