Bien-être au travail

Une mauvaise ergonomie reste l’une des causes majeures d’absences de longue durée

Rédigé par Annelien Decan | 15 octobre 2025

Saviez-vous qu’une mauvaise ergonomie reste l’une des causes majeures d’absences prolongées en Belgique ? C’est un signal important pour vous en tant qu’employeur, car un lieu de travail mal aménagé entraîne non seulement des absences, mais également une baisse de la productivité et de la motivation. Chez Liantis, nous avons voulu approfondir cette question.

Une tendance qui s’accélère depuis 2010

Depuis 2010, les maladies de l’appareil locomoteur sont en forte hausse. Leur part dans les absences de longue durée a été multipliée par 2,2, contre 2 pour les troubles mentaux. En 2022, 31,9 % des malades de longue durée en Belgique souffraient de troubles musculosquelettiques, soit 150.430 personnes, dont 108.235 ouvriers.

Les données internes de Liantis confirment cette tendance. En 2024, 119.133 travailleurs exerçant un métier physique ont rempli un questionnaire médical standardisé. Résultat : 32 % des plaintes médicales concernaient l’appareil locomoteur. Et parmi les plaintes qui entravent le travail, plus de la moitié (55 %) sont liées à ces troubles.

« Chez les ouvriers, ces plaintes sont souvent à l’origine d’absences prolongées : 23 % des malades de longue durée sont des ouvriers souffrant de troubles musculosquelettiques », précise Stephan Tomlow.

Une approche structurelle est nécessaire

Avec le vieillissement de la population active et l’augmentation du nombre de malades de longue durée, il devient urgent d’intégrer l’ergonomie dans les politiques de prévention. Et cela va bien au-delà de la condition physique générale. « Il faut aussi analyser les exigences physiques des postes de travail et prévoir des aides techniques adaptées », insiste Stephan Tomlow.

La littérature scientifique confirme ce lien : les métiers physiques augmentent le risque de maladies cardiovasculaires, le port quotidien de charges lourdes accroît les douleurs dorsales, et plus les risques ergonomiques sont nombreux, plus la probabilité d’une absence de plus de six semaines augmente.

Une nouvelle législation pour un changement durable

Depuis 2024, une nouvelle législation impose explicitement d’adapter le travail à l’humain. Elle responsabilise les employeurs quant aux risques ergonomiques sur lesquels ils peuvent agir. « Traiter les symptômes ne suffit pas. Il faut aussi s’attaquer aux causes sur le terrain », rappelle Stephan Tomlow.

Même si cette législation est encore récente, elle a déjà permis de sensibiliser davantage à l’analyse des risques ergonomiques. Mais pour un changement durable, une approche plus systématique est nécessaire, notamment lors de la conception des postes de travail, de l’aménagement des lieux et dans les politiques d’achat.

« Dans les secteurs composés majoritairement de PME, on observe un intérêt croissant au niveau sectoriel. Cette dynamique collective peut avoir un impact considérable sur la réduction des absences de longue durée », conclut Stephan Tomlow.