Bien-être au travail

Travailler après un cancer : voici cinq conseils pour les employeurs et collègues

Rédigé par Anne Hallez | 03 février 2022

En Belgique, des milliers de personnes sont diagnostiquées chaque année avec un cancer. La majorité des personnes qui travaillaient avant leur diagnostic, retrouvent le chemin du travail. Malheureusement, ce n’est pas aussi évident pour tout le monde. Comment pouvez-vous soutenir en tant qu’employeur ou collègue, une personne qui reprend le travail ? Voici cinq conseils.

1. Préparez-vous à son retour

Même lorsque votre collègue reprend le travail, le cancer continue à fortement influencer sa vie. Employeur ou collègue, sachez que vous pouvez vous préparer au retour de votre collègue de manière à lui faciliter la reprise du travail.

Vous pouvez vous renseigner sur ce qu’implique un cancer. Vous pourrez ainsi vous mettre plus facilement à la place de votre collègue. Si la personne fait partie de votre équipe, il est important que toute l’équipe se documente à ce propos.

Un accompagnement de qualité est essentiel dans le cadre d'un retour partiel ou complet au travail. Une politique d’absentéisme de qualité, voilà le point de départ d’un retour au travail réussi. En tant qu’employeur, vous pouvez demander conseil dans ce cadre à votre médecin du travail.

Votre politique d’absentéisme peut contenir des accords concernant une visite de pré-reprise chez le médecin du travail. Elle peut également préciser d’éventuels entretiens téléphoniques avec votre collaborateur avant son retour au travail : il est préférable que ce soit le collaborateur qui en prenne l’initiative, afin qu’il puisse indiquer ce qui lui convient le mieux.

2. Créez un environnement sûr et fiable

Si un collaborateur s’est absenté pendant une longue période, il est essentiel qu’à son retour, il se sente compris et en sécurité.

Essayez donc de faire preuve de compréhension et de lui montrer de l’intérêt. Pourquoi ne pas discuter de la maladie et de ce qu’il a enduré, sans avoir peur d’aborder le cancer. Veillez toutefois à lui donner de l’espace pour qu’il le fasse à son propre rythme. Il se peut qu’il ait des moments où il a plus de mal ou de facilité à aborder la maladie.

Lorsque votre collègue n’a pas encore repris le travail, vous pouvez également jouer un rôle important en vue de son retour. Si vous gardez le contact avec le collègue absent, le lien qu'il ressent avec son travail peut être entretenu. Pourquoi ne pas lui rendre visite lors de son traitement par exemple, vous lui faciliterez ainsi le retour au travail.

Les employeurs ont également un rôle important à jouer. Bon nombre de collaborateurs qui reviennent au travail après une période de maladie, constatent que leurs conditions de travail ne sont pas adaptées à leurs besoins. Veillez donc en tant qu’employeur à garantir pendant au moins un an, un maximum de flexibilité au travail. Faites en sorte que le collaborateur qui reprend le travail, puisse à tout moment adapter la quantité ou le type de travail.

En tant qu’employeur, vous faites bien de proposer une visite chez le médecin du travail à un collaborateur qui est resté absent longtemps avant que ce dernier reprenne le travail. Demandez conseil à votre médecin du travail dans ce domaine. Il vous indiquera quand il est approprié ou prématuré de proposer une telle visite. N'oubliez pas de mentionner ceci dans votre politique d’absentéisme pour que votre collaborateur soit informé de cette possibilité.

3. Une feuille de route totalement transparente

En tant qu’employeur, il est également essentiel de faire preuve de transparence vis-à-vis du reste de votre équipe concernant la politique d’absentéisme du collègue absent. Informez votre équipe des différentes étapes de l’absence (combien de temps le collègue restera-t-il encore absent ?), du retour et de la reprise progressive du travail du collaborateur confronté à un cancer.

4. Tenez compte de l’impact à long terme

Le cancer peut avoir un impact considérable à long terme. Tout ne s’arrête pas à la fin du traitement. Votre collègue devra peut-être encore prendre des hormones (dans le cas par exemple d'un cancer du sein) pendant des années après le traitement, ou se voir confronté chaque jour aux cicatrices laissées par la maladie ou à des conséquences dont il souffrira bien plus tard, comme la fatigue ou des problèmes de concentration.

Voilà pourquoi il est essentiel que vous en teniez suffisamment compte en tant qu’employeur ou collègue : pensez à lui proposer du télétravail (si votre politique en matière de télétravail le permet), surveillez la charge cognitive qu’il peut assurer et veillez à élaborer un rythme de travail adapté. Pourquoi ne pas lui réserver une place de stationnement proche de l’entrée de votre entreprise ?

5. Continuez à communiquer

Veillez à créer un environnement ouvert et honnête où chacun peut aborder ses préoccupations. Ces entretiens doivent concerner les intérêts tant des collaborateurs que de l’entreprise. Il est important de pouvoir s’exprimer librement entre collègues. Il n’est pas nécessaire de poser continuellement des questions, faire preuve d'empathie est le maître mot.