Souffrez-vous également d'insomnie et votre activité professionnelle vous empêche donc – littéralement – de dormir? Si cela peut vous consoler, vous n'êtes pas seul. Quatre entrepreneurs sur dix déclarent avoir souffert d’insomnie régulièrement ou de façon presque constante en 2021. Dans cet article, nous examinons les causes possibles et notre expert Karel Van den Eynde vous donne quelques conseils pratiques pour améliorer votre sommeil.
Fin 2021, le groupe de services RH Liantis a envoyé une enquête à 1 504 entrepreneurs belges. Conclusion ? Pas moins de quatre entrepreneurs sur dix déclarent avoir souffert d’insomnie régulièrement ou de façon presque constante en 2021. La cause principale est le stress. Six entrepreneurs sur dix disent en effet être sous pression et être stressés. Cinq sur dix sont très fatigués et se sentent parfois submergés.
Selon l’expert Liantis Karel Van den Eynde, il faut réagir et prendre immédiatement au sérieux les signaux qu’envoie le corps, surtout lorsque le stress et l’insomnie deviennent un problème structurel.
« Le manque de sommeil a d’immenses répercussions sur la santé. N’hésitez donc pas à en discuter avec votre médecin généraliste, un coach ou une personne de confiance. Vous pourrez partager vos préoccupations et chercher des solutions. Les entrepreneurs doivent se rendre compte que l’insomnie n’est pas incluse "par défaut" dans l’entrepreneuriat.
Une solution possible consiste à structurer davantage votre journée de travail, en fixant clairement le début et la fin. Ne craignez pas non plus de poser plus clairement vos limites. Être entrepreneur ne signifie pas travailler sans arrêt ! »
L’expert insiste sur un point encore plus essentiel : déconnecter. « Beaucoup d’entrepreneurs ont l’impression de devoir rester joignables à tout moment ou pensent qu’ils seraient incapables de déconnecter. Or, il est indispensable par moments de prendre un peu de distance par rapport au travail pour recharger ses batteries. »
En 2021, la crise du coronavirus a surtout été une source de préoccupations supplémentaires pour les indépendants à titre principal. En période de crise, les indépendants à titre complémentaire peuvent compter sur un revenu fixe de salarié, tandis que les indépendants à titre principal dépendent entièrement des revenus de leur activité. « Cette situation entraîne évidemment une pression supplémentaire et, par conséquent, des troubles du sommeil », poursuit Karel Van den Eynde.
Autre observation étonnante : ce sont majoritairement des femmes qui reconnaissent être en proie au stress et à la fatigue. « Nous savons d’expérience que les hommes admettent moins rapidement être fatigués et que l’insomnie est un problème structurel », poursuit Karel Van den Eynde.
De plus, les femmes doivent souvent mener plusieurs tâches de front : elles s’occupent de leur activité indépendante, des tâches ménagères et des enfants – qui étaient aussi plus souvent à la maison pendant la crise du coronavirus. Lorsque cette surcharge de travail et la fatigue deviennent trop lourdes à gérer, nous constatons que, comparativement aux hommes, les femmes éprouvent un sentiment de culpabilité plus grand vis-à-vis de leur partenaire et de leurs enfants. Ce facteur est aussi une source de stress, qui vient s’ajouter aux autres et renforce les troubles du sommeil. On entre dès lors dans un cercle vicieux.