L’été est bel et bien là. Une perspective réjouissante, mais qui annonce des mesures supplémentaires. En effet, en tant qu’employeur, vous êtes par exemple légalement tenu de fournir des boissons fraîches et des équipements de protection pour les collaborateurs directement exposés au soleil. Mais quels aspects devez-vous prendre en compte ? Et à partir de quelle température peut-on dire qu’il fait trop chaud ?
Les températures augmenteront à nouveau prochainement. Le nombre de degrés sur le thermomètre n’est toutefois pas le seul élément indiquant si un employeur doit prendre des mesures sur le lieu de travail. L’indice WBGT (Wet Bulb Globe Temperature), le type de travail et la pénibilité du travail physique définissent à partir de quel moment l’employeur doit prendre des mesures. Un thermomètre à bulbe humide, qui tient également compte de l’humidité, du rayonnement thermique et de la vitesse de l’air, détermine l’indice WBGT et le moment auquel on peut considérer qu’il fait vraiment trop chaud. Il indique donc aussi quand une organisation doit agir. Ainsi, le maximum est fixé à 29 °C pour le travail léger, comme le travail de bureau, tandis qu’il se situe à 18 °C pour le travail très lourd.
Le travail physique est : | Indice WBGT |
Léger ou très léger | 29 |
Moyen | 26 |
Lourd | 22 |
Très lourd | 18 |
La législation laisse essentiellement le libre choix à l’employeur quant aux mesures concrètes à prendre en cas de températures élevées sur le lieu de travail. Vous avez donc toute la latitude pour choisir les mesures les mieux adaptées à votre entreprise ou à votre organisation, et ainsi être très créatifs à cet égard. Vous pouvez par exemple prévoir des pauses supplémentaires, adapter les horaires de travail, fournir des casquettes et de la crème solaire, etc. La loi impose toutefois de mettre des boissons fraîches à la disposition des collaborateurs et de fournir du matériel de protection aux travailleurs exposés directement aux rayons du soleil en cas de températures extrêmes.
La température sur le lieu de travail fait souvent l’objet de discussions : il fait toujours trop froid pour certains collaborateurs et trop chaud pour d’autres. Roger Collier, expert en hygiène du travail au sein du service externe de prévention Liantis, recommande de ne pas se contenter d’utiliser la climatisation. « Pour préserver la qualité de l’air, il est important d’ouvrir régulièrement les portes et les fenêtres. Il existe des simulations, des modèles et des formules scientifiques qui peuvent aider à résoudre ce problème, car nous constatons que le confort sur le lieu de travail est souvent un concept très personnel », explique Roger Collier. « Au cours de l’une de ces simulations, nous tentons par exemple de déterminer, sur la base de multiples facteurs tels que le rayonnement, la température, les courants d’air, les efforts physiques, les vêtements, etc., quelle température est perçue comme agréable par une majorité de personnes. Parfois, il faut faire des compromis. Par exemple, dans un hôpital, les patients – qui restent allongés – et les infirmières – qui doivent parfois fournir des efforts physiques considérables – se retrouvent souvent dans une même pièce. Ils sont donc dans une situation qui ne peut pas être optimale pour tout le monde, mais qui peut être acceptable pour tous. »
Outre l’utilisation de l’air conditionné, la ventilation est donc cruciale. En effet, la réglementation actuelle en matière de ventilation prévoit qu’il est important d’apporter une quantité suffisante d’oxygène dans les locaux et que les employeurs doivent viser un niveau de CO2 inférieur à 900 ppm. Les appareils dont nous nous sommes servis pendant la crise du coronavirus permettent de mesurer ces niveaux. Tant qu’il est utilisé en combinaison avec un système de ventilation, l’air conditionné n’est pas problématique.
Fait frappant : nous souhaitons bien aérer en hiver pour être moins susceptibles d’attraper des maladies à l’intérieur, mais en été, nous n’avons aucun problème à fermer toutes les fenêtres et les moindres ouvertures au maximum. Ce n’est pourtant pas une option recommandée, car en été, des locaux mal ventilés peuvent tout aussi bien avoir pour conséquence que les collaborateurs doivent s’absenter pour cause de maladie.
Certains collaborateurs sont plus sensibles que d’autres à la chaleur. Pensez par exemple aux travailleurs en moins bonne condition physique, à ceux qui souffrent de troubles respiratoires chroniques ou qui ont des problèmes cardiaques, aux personnes qui prennent des médicaments, aux travailleurs plus âgés ou aux femmes enceintes. Il est essentiel d’accorder une attention particulière à ces personnes plus vulnérables. Si vous constatez qu’un collaborateur a des difficultés à travailler en raison de la chaleur, vous pouvez, en tant qu’employeur, prendre des mesures spécifiques pour lui. Engagez le dialogue, éventuellement par l’intermédiaire d’un médecin du travail, afin de lui proposer un travail adapté, et veillez à offrir un lieu de travail agréable à tous vos collaborateurs durant la chaude période à venir.