La crise du coronavirus a eu un impact considérable sur notre vie et notre société, et ce à différents égards. Ainsi, pendant la première vague en 2020, les maisons de repos ont été durement touchées et ont enregistré de nombreux décès. En collaboration avec Sciensano et l’université de Gand, Liantis a procédé à une analyse dans les maisons de repos flamandes et bruxelloises pour déterminer quels facteurs avaient contribué à la propagation de la Covid-19.
Une étude précédente avait mis au jour des différences considérables au niveau de la propagation du virus dans les différentes maisons de repos.
Dans le cadre d’une nouvelle étude, des chercheurs de Liantis, de Sciensano et de l’université de Gand ont voulu analyser les raisons de la plus grande vulnérabilité de certaines maisons de repos face au virus. Ils se sont donc intéressés au rapport entre un nombre de facteurs de risque liés à la maison de repos elle-même et à son environnement d’une part, et la présence d’anticorps contre le coronavirus dans le sang des résidents et du personnel d’autre part.
Des échantillons sanguins ont été prélevés par une simple piqûre au doigt chez soixante personnes (personnel et résidents) dans vingt maisons de repos flamandes et bruxelloises entre le 19 octobre et le 13 novembre 2020 (soit au début de la deuxième vague). Des anticorps contre le coronavirus ont été isolés dans ces échantillons de sang. Un questionnaire a ensuite permis de collecter des informations sur bon nombre de facteurs de risque possibles.
Les chercheurs ont démontré que les maisons de repos comptant un plus grand nombre de résidents atteints de démence étaient nettement plus touchées. En outre, le manque d’équipements de protection individuelle (comme les masques et les protections pour le visage) et les capacités de testing limitées ont également joué un rôle dans la propagation du virus. Ainsi, nous avons constaté qu’environ 35 % des maisons de repos prenant part à l’étude ont admis ne pas disposer d’un nombre suffisant de masques FFP2, tandis que 20 % ont indiqué avoir manqué de tests PCR lorsqu’elles en avaient besoin. Les résultats suggèrent par ailleurs que la ventilation, le nettoyage des locaux et le fait que le personnel se sente suffisamment formé dans le domaine de la prévention des infections ont aussi eu leur importance. Enfin, les maisons de repos situées en zone plus urbaine semblent (également) avoir été davantage touchées par le virus.
« Les résultats indiquent que le personnel et les résidents des maisons de repos avec des locaux moins ventilés ont été davantage infectés par le coronavirus. En reliant les résultats sanguins et l’étude basée sur un questionnaire, nous avons découvert que la capacité de testing PCR, la disponibilité de certains équipements de protection individuelle, une bonne formation et un nettoyage quotidien étaient des points d’action importants pour la stratégie. De tels résultats nous permettent de tirer des enseignements pour mieux enrayer la propagation d’infections respiratoires similaires dans les maisons de repos à l’avenir », conclut Tom Geens, responsable Research & Analytics chez Liantis.
Lisez ici l’article scientifique (en anglais)