Chaque partie prenante a ses propres objectifs et les synchroniser à son propre agenda peut être un véritable défi. Comment rallier les gens à une idée innovante ? Et comment, en tant que conseiller en prévention, chercher des solutions qui conviennent à toutes les parties ?
Dans un domaine innovant et influençable, le Dr Jan Van der Vurst montre la différence que les compétences diplomatiques peuvent faire entre un projet couronné de succès et un projet voué à l’échec. Après avoir étudié la pédagogie sociale à la KU Leuven, il a passé son doctorat à la RU Utrecht. Il travaille aujourd’hui à l’étranger en tant que formateur en gestion et consultant. Il a également publié plusieurs livres sur l’influence et la gestion des parties prenantes, et a donc acquis une grande expérience dans ce domaine complexe. Dans cet article de blog, Jan Van der Vurst nous plonge dans le monde de la gestion des parties prenantes et nous explique la manière dont vous pouvez, en tant que conseiller en prévention, exercer une influence ciblée.
Parties prenantes ®. Ce terme désigne l’identification et l’influence d’individus et de groupes qui ont une influence sur un résultat final d’une organisation. « Dans le choix des parties prenantes, il est important de sélectionner les personnes pour qui il vaut la peine d’investir du temps et de l’énergie », explique Jan Van der Vurst. « Les parties prenantes sont en effet différentes et certaines exercent une influence plus significative que d’autres. Il est essentiel de comprendre qui sont les acteurs les plus importants et comment on peut les influencer. »
Le docteur précise que l’influence ne tourne pas exclusivement autour d’une argumentation logique et de l’expertise. Parfois, les décisions sont motivées par l’instinct, des habitudes et des motivations non rationnelles. « Notre comportement est souvent dicté par des mécanismes inconscients que nous ne remarquons pas quand ils sont à l’œuvre. Il est important de comprendre le fonctionnement de ces mécanismes pour pouvoir les tourner à votre avantage. Les gens tiennent à leurs habitudes et les changer demande beaucoup d’énergie. Je conseille de commencer par des petites modifications que vous couplez à des routines pour faciliter le changement de comportement. Cette approche augmente non seulement les chances de succès, mais permet aussi d’opérer des changements sur le long terme », poursuit Jan Van der Vurst. « Par ailleurs, je n’insisterai jamais assez sur l’importance d’être à l’écoute, de montrer que vous avez écouté et de résumer ce que vous avez compris. L’authenticité est cruciale, car les subterfuges et la manipulation détruisent le lien de confiance et donc votre influence. »
Comprendre la gestion des parties prenantes et le changement de comportement est très instructif pour les personnes impliquées dans la gestion d’organisations et donc aussi pour les conseillers en prévention. « Les conseillers en prévention occupent une position unique au sein d’une organisation. Ils doivent non seulement garantir la sécurité et le bien-être, mais ils jouent également un rôle important au sein de différents groupes, de la direction à l’équipe de management en passant par les divers comités. C’est dans cette position qu’intervient l’importance du pouvoir de persuasion, de l’influence et d’une communication efficace, car un conseiller en prévention doit être pragmatique au travail et viser les parties sur lesquelles il peut exercer une influence directe. Bien que le législateur soit une partie prenante majeure, il est souvent compliqué de l’influencer directement. L’objectif n’est pas seulement de se conformer à des exigences légales, mais de veiller à ce que les gens soient motivés à accueillir le bien-être et la sécurité. Si le sens de la sécurité ne vient pas de l’intérieur, les meilleurs plans peuvent tomber à l’eau. Il est donc judicieux de consacrer de l’énergie aux parties pour lesquelles le changement est possible et où vous pouvez vraiment faire la différence en tant que conseiller en prévention. »
Dans le domaine de la prévention et du bien-être, le conseiller en prévention ne peut pas se borner à exécuter les règles et contrôler la sécurité. C’est lui qui jette des ponts et qui joue le rôle d’influenceur. La gestion des parties prenantes est un instrument essentiel pour créer une culture de la sécurité qui est assumée par toutes les personnes impliquées. « Un des défis des conseillers en prévention est d’identifier leurs propres angles morts, car on ne peut pas savoir ce que l’on ne sait pas. Pour dépasser ces limitations, la collaboration et l’ouverture sont cruciales. Les conseillers en prévention doivent collaborer avec les personnes qui occupent le même poste qu’eux afin de partager des perspectives et découvrir les angles morts de chacun, sans faire de reproches, mais en se soutenant les uns les autres et en montrant son envie d’en tirer des leçons », recommande Jan Van der Vurst.
Jan Van der Vurst conclut par un conseil important. « Il est capital pour un conseiller en prévention de comprendre que l’influence qu’il souhaite avoir dépend non seulement de la qualité de son message, mais aussi de la mesure dans laquelle le message est accepté. C’est pourquoi il doit résolument opter pour une communication ouverte et efficace, mais aussi adopter une approche juste, en fonction des parties prenantes et du contexte.